jeudi 5 avril 2012

L'alzeimer et la démence sont des maladies d'angoisse

"Se faire du souci, c'est comme prier pour obtenir ce que l'on ne veut pas" -Deepak Chopra


                                                         corps, coeur et cerveau

Les limites du cerveau
Troubles de la mémoire, mémoire trompeuse, perceptions erronées, raisonnement faussé ou biaisé, le cerveau nous fourvoie. Les spécialistes de la cognition reconnaissent les limites de cet organe occasionnant des biais cognitifs susceptibles de biaiser les jugements humains.

Personne n'y échappe! Sans faire totalement confiance à notre mémoire et notre cerveau, nous pouvons tout de même recevoir et traiter adéquatement les informations reçues si, au bout du compte, on est capable de faire la différence entre le vrai et le faux.

Au fil de nos apprentissages, de par notre éducation, des rencontres de notre vie, nous révisons constamment nos conceptions, nos préjugés, notre simplification subjective de la réalité.

Les types de mémoire
1- La mémoire épisodique conserve les faits importants que nous avons personnellement vécus avec certains éléments liés au contexte, souvent la date et le lieu.
2- La mémoire sémantique concerne mes apprentissages, le contenu de mon éducation.
3- La mémoire procédurale est celle des gestes automatiques, maintes fois répétés.
4- La mémoire perceptive est à l'oeuvre quand l'odeur de la vanille et du bois me rappelle ma grand-mère paternelle.

Les personnes atteintes d'alzeimer conservent des capacités de mémoire procédurale et de la mémoire perceptive. Mais les études démontrent que certains aspects de la mémoire épisodique peuvent être récupérés jusqu'à des stades avancés de la maladie. 

L'enfance est particulière
Mais l'enfance est particulière: nous opérons sur une mémoire assez sélective et devenu adulte, le manque de disponibilité des souvenirs, des effets d'ancrage, les raisonnements liés à la pensée magique, comme ceux dont je parlerai tantôt, nous conduisent parfois à prendre des décisions moins que salutaires. Autant de raisons pour laquelle une partie de notre activité cérébrale échappe à notre connaissance.

Les failles du cerveau concernent la mémoire
Il importe alors de retrouver ses mémoires pour en faire le tri afin que le cerveau puisse traiter les informations de manière plus rationnelle et objective. Dans la maladie d'alzeimer, des biais apparaissent dans le traitement de l'information, mais aussi dans sa réception. Dans la maladie d'alzeimer, les failles du cerveau concernent la mémoire, mais aussi le raisonnement et la perception.

Margot, la prochaine personne, dont le témoignage est publié, a été élevée par une mère très anxieuse, une mère qui a fini sa vie dans l'angoisse ne sachant plus qui elle était, et ne reconnaissant plus son monde. Depuis longtemps, ses raisonnements étaient compromis.

La sensation de contrôle sur les évènements 
Margot savait peu de choses sur les raisons des inquiétudes de sa mère , mais il est certain que son cerveau travaillait fort à accroître sa sensation de contrôle sur les événements afin de réduire l'anxiété naturellement ressentie face aux imprévus de la vie.

L'angoisse de la mère marque son enfant
L'angoisse a marqué les débuts de la vie de Margot. Étant bien trop jeune pour distinguer entre des superstitions, des pensées magiques, des manipulations et la réalité, Margot savait avoir été influencée durant son développement par la manière dont elle avait été élevée. Sa mère, femme profondément inhibée, demeurait en état de stress permanent. Il va sans dire que le stress tel qu'elle l'a vécu, est une toxine pour tout le corps dont fait partie le cerveau.


Témoignage
Margot écrit:
"Ma mère était une "inquiète" chronique. Quand j'étais enfant, je ne le savais pas, mais dernièrement, mon père m'a dit que ma mère le rendait fou avec ses inquiétudes...des catastrophes à venir et des drames à éviter..il devait toujours la rassurer.

Adulte, j'ai mieux compris que, quand elle nous harcelait avec ses conseils, quand elle nous bombardait avec ses peurs, quand elle sélectionnait parmi nos vérités, celles qui lui adonnaient, c'était généré par ses angoisses. Mais je savais que j'avais dû acheter plusieurs de ses peurs car comme d'autres enfants dans ma famille, j'avais aussi un tempérament inquiet.

Ma mère est décédée de la suite de ses angoisses par une maladie qui, malheureusement, n'offre aucune sécurité, ni interne, ni externe. Sa réalité était déformée.

Durant les dernières années de sa vie, dans un centre pour personnes comme elle, elle a souffert un martyr. Isolée, elle broyait facilement du noir; elle tentait d'en parler et c'était autre chose qui sortait et elle se mettait dans une colère et pouvait tout casser autour d'elle. Elle n'avait pas de contrôle sur ce qu'elle se rappelait. Il fallait souvent la protéger d'elle-même lorsqu'elle était en crise. Elle ne pouvait juger des distances et donc, se cognait régulièrement, elle tombait aussi. Même lorsqu'elle demeurait encore chez elle, elle se perdait à mi-chemin entre ma maison et la sienne à moins de 1000 mètres. Elle criait sa détresse quand elle ne se rappelait ni nos noms, ni les visages de ses 10 enfants.

Elle a perdu ses "hiers" au fur et à mesure que la maladie a gagné du terrain, chaque jour comportant des oublis comme si ses mémoires s'étaient effacées avec l'aide d'une touche sur un clavier. Parfois lucide surtout au début de son placement en centre, elle craignait la venue du lendemain. Elle ne voulait pas aller se coucher de peur qu'elle ne sache plus qui elle était au matin. C'était horrible de la sentir si vulnérable. Ses inquiétudes décuplées par la maladie, elle posait des questions à n'en plus finir.

Les conséquences de l'alzeimer ne sont pas enviables non plus. Ses amies, inconfortables, jamais certains du comment elles allaient la trouver, l'ont éventuellement complètement délaissé. Son identité, autrefois déterminée par ses rôles de mère, de femme, d'enseignante, d'amie, de grand mère, a pris une tournure dramatique quand elle a cessé d'utiliser le langage et que ses perceptions cognitives l'ont lâchés. La maladie a isolé ma mère et l'a réduite à un stade primitif disgracieux. Il n'y a pas de dignité dans la maladie.

Je ne suis pas médecin, ni infirmière, mais je savais que je pouvais souffrir de la même maladie. D'abord, parce qu'ayant vécu ma petite enfance auprès de ma mère, je doutais bien que j'avais eu une éducation basée sur ses peurs et je voulais voir clair et distinguer entre les siennes et les miennes en propre. Pendant les 7 années après son diagnostique à l'âge précoce de 61 ans, j'ai beaucoup étudié les comportements de ma mère. Parfois, je me retrouvais dans ceux-ci. C'est en effet la peur qui a guidé ma démarche en thérapie, ne voulant pas être aux prises avec cette maladie.

C'est une opportunité de vous en parler car j'espère que cela ouvrira de nouvelles perspectives sur ce que c'est d vivre la démence de l'alzeimer. Ma mère était une femme compétente et progressive. Elle avait travaillé comme enseignante jusqu'à l'âge de 55 ans, elle lisait son journal (LE DEVOIR) du début à la fin tous les jours, elle lisait des biographies de plus de 1000 pages, elle était une femme responsable répondant aux demandes et responsabilités de son groupe d'âge. Nous, ses enfants, pouvions compter sur elle de s'occuper de ses affaires.

Je suis enseignante auprès d'enfants avec des problèmes d'apprentissage. Tous les jours, j'apprends à découvrir les meilleures méthodes pour faire face aux obstacles qu'ont mes élèves, alors, je veux garder ma mémoire et mes souvenirs puisqu'ils m'aident à générer des solutions.

Lors de ma thérapie, j'ai fait un grand ménage dans mes peurs, mes croyances et mes obligations et celles de ma mère qui m'a élevée. J'ai tellement bien travaillé que je dors paisiblement tous les soirs sans inquiétudes, ce qui n'était pas le cas auparavant. En moi se trouvaient plusieurs réponses que j'ignorais avec ma conscience. Tout en sachant que je pouvais être génétiquement prédisposée à la maladie, je n'avais jamais sollicitée le test, ayant bien trop peur de savoir la réponse. C'est une chose que j'ai fait en sortant de thérapie pour connaître la réalité. Ce travail m'a permis de me reconnecter à moi-même et je ne crains plus les ravages de l'alzeimer, je me sens plus libre, plus enjouée que jamais. Je vis mon moment présent davantage".


Revivre ses peurs et ses angoisses nous libère
Margot a vécu toutes ses peurs et ses angoisses dans la chaise de thérapie: elle était "poignée" comme elle disait elle-même, mais au fil des semaines, son front est devenu de plus en plus lisse et elle n'en revenait pas de pouvoir dormir autant et si bien. Ce fut son premier résultat concret.

Quand la personnalité s'égare


Message de Lorraine Loranger
Dans une société qui confond vitesse et résultats, ceux qui apprennent à ralentir vivent mieux le présent dans toute sa capacité. Ma pratique propose plusieurs ateliers pour la gestion de stress: apprivoiser le récit de vie, la communication non-verbale et prochainement la relaxation sensorielle avec 16 thèmes différents sont parmi les plus utiles. Des conférences sur la gestion de stress sont disponibles sur demande.

Commencez chaque journée comme étant une nouvelle journée, trouvez votre destinée, croyez en qui vous êtes et en qui vous voulez devenir.

Créez la vie que vous désirez. Commencez votre trajet avec une démarche puissante en possibilités...celle d’une nouvelle vie…la vie que vous voulez…retrouvez votre pouvoir  pour prendre en charge votre destinée.

Merci de soutenir la mission éducative de Lorraine Loranger en transférant ce communiqué à vos contacts.



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