La santé mentale au travail ***

Les risques de stress au travail

Les conséquences de la dépression et les risques de stress au travail sont réels. C'est une situation courante et de nombreuses personnes connaissent la détresse au travail.

Google garde ses employés heureux

***(Fait intéressant: En cherchant des statistiques sur le sujet des programmes de mieux être en industrie, après avoir inscrit "stratégies de mieux-être pour les salariés en industrie au Québec", le seul écrit est un article de Google sur comment Google fait pour garder ses employés heureux.

Conclusion: Il y a de nombreux articles sur les stratégies de mieux-être utilisées pour les animaux en captivité, sur les fermes, etc. Seulement quelques compagnies semblent concernées par le bien-être de ses travailleurs.

Des statistiques alarmantes sur les symptômes de détresse au travail

Pour des raisons inconnues, la situation de la santé mentale au travail est pas mal plus alarmante que ce que reconnaissent les statistiques de Santé Canada depuis 2004. Aujourd'hui, on estime qu'un Canadien sur cinq éprouve des symptômes de détresse au travail. Le corps tout entier est engagé dans le travail.

Des syndromes d’épuisement qui se terminent en congé-maladie

Auparavant, quand les compagnies investissaient sur des caméras de sécurité, c'était par souci de sûreté. Mais depuis 2004, les caméras sur les lieux de travail ont enregistré des évènements non-anticipés avec des épisodes de rage (comme lorsqu'un homme a démoli son moniteur d'ordinateur à coups de clavier), des employés distraits à tel point qu'ils remettent des projets en retard (manque d'efficacité/diminution des performances), des dépressions (syndrome d’épuisement) qui se terminent en congé-maladie à long-terme, des menaces de mort et même des suicides.

La liste des causes de la souffrance au travail

Stress, harcèlement, stress relationnel, conflits, mutations forcées, objectifs inatteignables, absence de reconnaissance, la liste des causes de la souffrance au travail s’allonge d'année en année. Les conséquences de la souffrance au travail sont immenses et coûteuses.

Le travail est-il encore considéré un facteur d'intégration?

Le travail, longtemps considéré un facteur d'intégration dans nos sociétés modernes, n’est donc pas toujours synonyme d’épanouissement individuel, ni collectif. Dans bien des cas, il devient relié à du stress qui déclenche des maladies du stress comme des ulcères, des maladies de peau, et des infarctus. Quand le corps défaille, il faut se poser des questions sur notre capacité d'adaptation. L'esprit, la partie incorporelle de l'être humain, par opposition au corps et à la matière est pourvu d'une intelligence sélective. 

Les pressions au travail

Tous ces signaux indiquent les changements dans la manière dont les gens pensent, agissent et s'en sortent en milieu de travail. Les symptômes débilitants ont leur origine dans les pressions écrasantes du travail dus au diktat de l’optimisation continue, que ce soit dans les entreprises ou les organisations communautaires. L'employé qui vit un tel problème d'ajustement va souvent se sentir vidé et se remettre en question.

L’environnement joue aussi un rôle dans nos maux et malaises 
Avant de déclarer que «c’est psychosomatique», consultez votre médecin. Quand je parle d'environnement, c'est aussi les lieux physiques. Une amie se plaignait de maux de dos: elle finit par passer une résonance magnétique pour découvrir que planchers de ciment et souliers plats ne font pas bon ménage. depuis qu'elle porte une semelle compensée, plus de problèmes de dos.

L'intimidation laisse les travailleurs en proie à l'isolement 

L'autre environnement est relationnel. Une autre difficulté rencontrée en milieu de travail est l'intimidation qui laisse les travailleurs en proie à l'isolement (dépersonnalisation, aliénation, cynisme) et au sentiment d'être responsable de ce qui leur arrive quand ils sont abusés. La culpabilité provient du sentiment d'être différent et la pensée erronée que c'est cela qui provoque autrui à les intimider. Plusieurs souffrent de problèmes d'anxiété, qui lorsqu'ils sont prolongés, peuvent se traduire en problèmes de panique les rendant incapable d'accomplir leurs tâches quotidiennes.

La dépression change la personnalité des gens

Parfois, des situations malsaines deviennent une condition à long-terme et un employé vulnérable pourrait ne pas reconnaître la dépression sous-jacente. La politique du « chacun pour soi » fait qu'il est difficile pour chacun au travail de remarquer les signaux qui indiquent une dépression majeure de l'un ou de l'autre: une prise ou une perte de poids importante, des habitudes de sommeil altérées, des emportements explosifs seront alors les meilleurs indices.

Stress au travail

Si le stress au travail est un facteur majeur dans la dépression, il fait signaler que ces symptômes peuvent également signaler une dysfonction de la glande thyroïde, des problèmes de sommeil et même la douleur chronique. Il est parfois difficile d'identifier ce qui vient en premier. Chaque stress additionnel ajoute au niveau de détérioration de la santé mentale de l'employé et peut affecter son travail. Chaque jour, des situations de travail, des problèmes financiers, des conflits interpersonnels et familiaux, des préoccupations de santé, peuvent déclencher des symptômes physiologiques et de dépression, surtout s'il y a impuissance à y remédier.

Revoir nos attitudes envers les personnes démunies

Je pense à cette situation où une mère de famille est envoyée en cour et perd son enfant après qu'on lui ait dit de le protéger si elle veut le ravoir dans la demeure où 16 autres personnes résident. N'ayant pas d'éducation ni les moyens pour modifier sa situation, elle ne voit pas le jour où elle reverra son enfant.

Les risques du stress au travail

Malheureusement, quand les situations ne sont pas résolues, elles deviennent chroniques et sans issue. 

Il est reconnu que des difficultés interpersonnelles, dus au sentiment de perte, de conflits ou de circonstances éprouvantes affectent l'esprit, le coeur et le cerveau. Des recherches à l'Université McGill ont liées la dépression à des conditions cardiaques, au diabète et à différentes conditions de la peau.

Un épisode de dépression augmente le risque de futur dépression

Les médecins sont d'accord pour traiter la dépression de manière agressive parce qu’ils savent qu'un épisode de dépression augmente sensiblement le risque de futurs incidents liés à la dépression. Les anti-dépresseurs sont excellents pour réduire l'anxiété. Malheureusement, le temps de sélectionner le bon médicament pour la bonne personne est un effort dont le patient ne devrait pas faire les frais. Les médecins recommandent aussi l'exercice physique mais un grand nombre de personnes déprimées n'ont pas l'énergie pour marcher, courir et soulever des poids.

Le traitement de la dépression

L'approche médicament et la thérapie par la parole aident le dépressif/épuisement professionnel (burn-out) à aller au fond des choses pour un retour au mieux-être et pour trouver des solutions durables. La thérapie du tunnel s’orientera vers la restauration de la capacité d’agir (à l'opposé, l'inhibition d'action), parfois vers la résolution de conflits mais surtout sur la capacité de supporter l'ambivalence et la souffrance. L'accent mis sur changer les pensées et les comportements dans une saine gestion du stress, ou encore le réajustement de l’équilibre vital intérieur et extérieur lorsqu'il se confie à un professionnel contribuent habituellement à un apaisement de la situation.

La dépression et le syndrome d'épuisement professionnel

Quoique le diagnostic descriptif ne permette pas de délimiter le syndrome d'épuisement professionnel du syndrome dépressif de façon définitive, on est d'accord pour dire que les dépressions et les syndromes d'épuisement professionnel se distinguent médicalement par le niveau de cortisol dans le cerveau. Le cortisol modifierait la capacité de l'individu à sentir une aptitude de contrôle sur son environnement.

L'interprétation que font les gens de leur environnement
Dans les deux cas, le stress est souvent générée par l'interprétation que font les gens de leur environnement. La rumination et le manque de contrôle finiront par produire assez de cortisol pour avoir des effets à long terme. Le rapport à soi-même (auto gouvernance) peut être un amplificateur de stress et devenir un facteur de risque lorsqu'il inclut les traits de caractère suivants: le perfectionnisme (la quête d'être parfait), le besoin prononcé d’harmonie alors que l'individu devrait mettre des limites (les conflits le rendent mal à l'aise), le besoin de reconnaissance (s'il ne sent pas apprécié ou se sent rejeté) et le besoin compulsif de contrôle. Si l’exigence personnelle devient excessive, il est susceptible d'aboutir à la «détresse» par surmenage.

Le coût de la santé mentale sur les compagnies canadiennes sape tellement les employés et les employeurs que plusieurs compagnies opèrent maintenant des programmes de bien-être sur leurs lieux de travail. Les stratégies privilégiées sont axées sur la nutrition et l'exercice physique. Cet effort n'est toutefois pas un remplacement pour un lieu de travail plus sain. Devenir le distributeur passif d'outils et d'informations ne va pas inverser la tendance en matière de santé mentale et transformer les taux courants de réclamations d'invalidité. Finalement, cela ne fait que mettre la responsabilité sur le travailleur pour trouver une solution viable.

Les facteurs d'invalidité au premier rang pour les travailleurs
La dépression et le syndrome d'épuisement professionnel sont au premier plan parmi les facteurs d'invalidité pour les travailleurs entre 16 ans et 45 ans.

À moins que les entreprises ne démontrent qu'elles accordent une appréciation pour leur main d'oeuvre au lieu d'ignorer le rôle grandissant de la santé mentale, la constante demande de productivité et performance met une demande démesurée sur le corps et l'esprit des travailleurs. 

Les problèmes d'absentéisme dans une organisation communautaire

Presque dans une autre vie, à ma sortie d'université, je débutai ma carrière comme sociologue investiguant les problèmes d'absentéisme dans une organisation communautaire. Aujourd'hui, plus de trente ans après, il est évident que les coûts du stress associé à la productivité et à la performance sont les réclamations d'invalidité. 

Les coûts et répercussions des conflits de travail

Les conflits au travail coûtent aux employeurs entre 6 à 10 billions de dollars en production et les répercussions de ces affrontements créent un "contre-courant" parmi les collègues et les travailleurs qui sont démoralisés et un renouvellement de personnel fréquent.

Le stress devenu chronique est dommageable

Selon le docteur Michel Vézina, le stress, qui engendre une première réaction physique entraînant une augmentation de la fréquence cardiaque, de la respiration et de la tension artérielle, est un mécanisme de défense qui rend l'homme très efficace pour assurer sa sécurité. Mais quand le stress devient chronique, c'est le cortisol qui prend place et est dommageable entraînant des problèmes d'appétit, des pertes de mémoire et une baisse du système immunitaire.

La thérapie élucide les histoires reliées au travail

La thérapie aide les personnes à mettre de l'ordre dans leurs perceptions en élucidant les histoires reliées au travail, remettant la responsabilité à qui de droit. Au fur et à mesure que les tensions sortent et que l'humeur se rétablit, les mécanismes de pensées et des comportements sont évalués pour aider les gens à modifier leur perception de cet environnement. 

L'estime de soi commence avec la connaissance et l'acceptation de soi

Apprendre à s'apprécier tels que nous sommes, connaître ses goûts, ses besoins, ses capacités et ses limites augmentent l'estime de soi. Comme le petit de l'humain est un être social, sa perception de lui-même se forge dès l'enfance au contact des autres: ses parents, ses amis  et la manière dont ils agiront avec lui auront une influence directe sur sa perception de lui-même et son estime de soi. Son sentiment d'avoir une valeur se développe davantage à l'adolescence. Rendu à l'âge adulte, l'addition de ses succès et de son environnement de travail, en famille, joueront un rôle important dans son estime de soi. 

Apprendre aux gens à détecter et gérer leur stress durant la période de suivi

Apprendre aux gens à détecter et gérer leur stress est beaucoup plus prometteur pour régler cette problématique chez les individus. Durant la période de suivi suite à la réintégration au travail, la personne peut décider de continuer à éliminer différents blessures de l'enfance. Il est fort possible que l'intimidation a eu lieu lors de stades de développement laissant une fragilité qui ne demande qu'à guérir.

                "Rien ne disparaît tant que nous n'en avons tiré ce que nous devions apprendre"

                 (Pema Chodron)

Bibliographie

Bagot, Christophe, Bagot, Laurence, 2012, L'empire du stress: quand le stress devient votre employeur, Les Éditions de l'Homme.

Message de Lorraine Loranger

Dans une société qui confond vitesse et résultats, ceux qui apprennent à ralentir vivent mieux le présent dans toute sa capacité. Ma pratique propose plusieurs ateliers pour la gestion de stress: apprivoiser le récit de vie, la communication non-verbale et prochainement la relaxation sensorielle avec 16 thèmes différents sont parmi les plus utiles. Des conférences sur la gestion de stress sont disponibles sur demande.

Commencez chaque journée comme étant une nouvelle journée, trouvez votre destinée, croyez en qui vous êtes et en qui vous voulez devenir.

Créez la vie que vous désirez. Commencez votre trajet avec une démarche puissante en possibilités...celle d’une nouvelle vie…la vie que vous voulez…retrouvez votre pouvoir  pour prendre en charge votre destinée. 

Merci de soutenir la mission éducative de Lorraine Loranger en transférant ce communiqué à vos contacts intéressés.