La thérapie du tunnel
La thérapie du tunnel fait la mise en
scène d’événements impliquant des émotions intenses, bloquées, refoulées dans
le corps ou dans la tête pour en permettre l’intégration à la personnalité.
Le but de l’approche cathartique en thérapie du tunnel sera d'intégrer les émotions liées à l'expérience traumatique lors d'une violence. La relaxation donne les meilleurs résultats pour que la personne garde le contrôle et puisse être consciente à tout moment. Pour se rétablir d'un traumatisme, l'individu doit arriver au "noyau" de l'événement.
La révélation progressive de soi
L'abandon auquel le consultant est convié
est une attitude intérieure qui alloue la révélation progressive de soi. Il ne
s'agit pas d'un geste volontaire pour guérir, c'est un consentement que l'on
accorde pour faire la démarche de la thérapie du tunnel.
Historique de la dissociation:
Pierre Janet, psychologue, philosophe et
psychothérapeute, a inventé les mots "dissociation" pour
établir un lien entre les événements de la vie passé et le trauma du
sujet aujourd'hui. Il est considéré le vrai "fondateur" de
la méthode de la "thérapie du tunnel", mais c'est Albert Glaude,
auteur de Catharsis, publié en 1984 et Guérir des Autres, publié en
1991 (j'ai emprunté le titre de son deuxième livre pour divers articles)
qui la développera telle qu'on la connaît. Il l'appellera d'abord
"catharsis" se référant à 1- "la libération de certaines idées
par verbalisation émotionnelle et dégagement d'affects"; 2-
"l'envahissement partiel ou total du champ de la conscience par du
matériel inconscient refoulé ou oublié".
La notion de traumatisme
Pour les besoins de cet exposé, la notion
de traumatisme, selon Freud, se rapporte à un événement personnel de l'histoire du sujet, parfaitement identifiable, se caractérisant par les affects pénibles
qu'il peut déclencher et dans lequel le sujet ne peut abréagir (le cas
du militaire dans la démobilisation, sidéré par l'impuissance; le cas de
l'enfant agressé sexuellement par un adulte qui vit un surcroît d'excitation
que l'appareil psychique ne peut absorber).
Définition d'un traumatisme psychique:
Un traumatisme psychique désigne un type
de préjudice causé à la psyché de l'individu lors de ou après un choc émotionnel
violent et qui modifie sensiblement la réponse de l'individu lors d'un stress à
venir. La capacité de vivre un traumatisme et de faire face au stress
subséquemment diffère d'un individu à l'autre.
Voies d'expression:
L'individu peut avoir vécu un seul
événement tel un viol, un accident grave, ou encore une situation (des non-dits
qui génèrent de l'angoisse) qui se répète comme lors d'une guerre ou dans la
violence familiale. Somatisation et conversion sont des voies d'expression
lourdes de conséquences pour le traumatisé.
"Quand le corps est en santé, il obéit; quand il est malade, il commande" (Jean Férriol Perrard)
La modification du comportement
La modification du comportement (évitement) de l'individu est ce qui caractérise le plus
son attitude. De bavard, il devient silencieux; de grégaire, il s'isole; de
spontané, il devient songeur, méditatif, comme figé. Il y a une distinction
avec un "avant" et un "après".
Pour illustrer: une jeune femme de 20 ans se présenta un
jour avec sa mère pour la thérapie. Celle-ci avait insisté pour me voir, car
elle disait se rappeler que sa fille était une "petite tornade" avant
l'âge de 11 ans. Depuis, sa mère ne la reconnaissait plus, elle était
renfermée, secrète, elle s'isolait et ne prenait plus soin de son apparence.
Assise là sans rien dire, la jeune femme avait un air distant comme si sa mère
parlait de quelqu'un d'autre.
Un abus sexuel par un parent implique une trahison et la perte de confiance
Écorchés par leurs multiples ruptures,
certains ont subis la violence de la part de leurs parents. Les noeuds
dans les relations engendrent beaucoup de souffrances: Un abus sexuel par
un parent implique une trahison et la perte de confiance. Vécu comme une
catastrophe, il n'est pas rare de voir des personnes âgées adresser à leur
abuseur les mêmes reproche envers tous les hommes. Cela atteint autant leur plan psychique que physique.
Symptômes spécifiques et symptômes divers
Le processus de "survie" à un
tel événement présente habituellement un espèce de protocole en boucle ramenant
de la zone de stockage dans le cerveau, les informations sans cesse présentée à
la conscience.
Des troubles variés-de l'état dépressif au troubles fonctionnels
Des "flashbacks", des troubles
variés comme l'état dépressif, la fatigue, le manque d'appétit, les maux de ventre,
des troubles de l'anxiété, des phobies, une paranoïa active, nuisent à ses
activités habituelles. D'autres troubles fonctionnels comme des ulcères, des
dermatoses, une prise de poids ou une perte de poids importante expriment
l'épuisement de l'organisme à "digérer" l'intolérable. Le corps et
ses organes ainsi que la psyché sont atteints.
Des états décompensés (le désarroi) suite au traumatisme se présentent par des conduites automatiques ("sans me souvenir de comment j'ai fait pour m'y rendre").
Des états décompensés (le désarroi) suite au traumatisme se présentent par des conduites automatiques ("sans me souvenir de comment j'ai fait pour m'y rendre").
Le DSM-V identifie des troubles de la
personnalité
Le DSM-V identifie des troubles de la
personnalité multiple (troubles associatifs de l'identité) aux traumatismes
graves subies dans l'enfance, alors que, l'enfant, impuissant, paralysé par la
honte et la culpabilité, n'a d'autre recours que de se dissocier de l'événement
tragique (viol, inceste, mutilations, harcèlement). L'agitation et l'angoisse
qui surgissent subséquemment peuvent se transformer en manifestations
névrotiques, parfois même psychotiques.
CAS PARTICULIERS-soldats et militaires
Pour le militaire traumatisé, des
réactions différées prennent des formes auxquelles on réfère par
"syndrome de répétition". Il s'agit de souvenirs récurrents sous la
forme d'images et de flashbacks; des cauchemars, des hallucinations et des
ruminations mentales, le plongent à nouveau dans l'atrocité de la guerre. Cet
état, devenu chronique, lorsque non-soigné, est souvent associé à des problèmes
de consommation, de dépression, et de troubles du sommeil, en plus de
changements dramatiques dans la personnalité.
Un cas illustrant le
traumatisme des soldats
Je reçus un jour, dans ma pratique privée, un
jeune militaire avec des compulsions irrépressibles, en même temps qu'il se
censurait et qu'il se bloquait à toute possibilité d'affirmation par peur de ne
pouvoir se contrôler s'il entamait quelque action que ce soit. Un vrai presto
prêt à sauter! Il reliait la source de ses problèmes à l'incapacité ressentie
lors du déploiement d'une force multinationale dans le contrôle des armes
lourdes et de la démobilisation en Bosnie. Il disait être marqué par "les
têtes qui roulaient sans que je puisse y apporter une solution".
(Considéré comme le "pire massacre depuis la fin de la Seconde Guerre
mondiale, le massacre de Srebrenica a été qualifié "d'actes de
génocide" par la Cour internationale de justice en 2007).
La rage meurtrière de ce jeune homme face à l'impuissance ressentie se tournait malheureusement vers des innocents, sa femme et ses enfants ainsi que vers ses collègues de travail.
La rage meurtrière de ce jeune homme face à l'impuissance ressentie se tournait malheureusement vers des innocents, sa femme et ses enfants ainsi que vers ses collègues de travail.
Le traitement par l'approche somatique de
la thérapie du tunnel a été efficace. Il a fait son "bout de chemin"
pour libérer le contenu du presto.
Traitements thérapeutiques
1- L'intervention précoce suite
au traumatisme atténue le choc psychique.
2- Le "débriefing",
méthode fréquemment utilisé lors de catastrophes naturelles est une technique
d'entretien thérapeutique devant être utilisée rapidement après un événement
violent, mais quand il s'agit d'événements de guerre, des semaines, des mois,
voire même des années peuvent s’écouler avant l'avènement d'un débriefing, ce
qui le rend risqué pour l'intégration en douce du matériel sensible auquel
l'individu a été confronté.
Il faut nécessairement prendre en compte
l'impact de l'événement dans un contexte de répétitions. La rupture psychique
apporte une distinction radicale entre l'"avant" et
l'"après" de la guerre.
L'aliénation altère le sentiment
d'appartenance
D'une part, le militaire sur le terrain a
été confronté à une situation qui menaçait directement sa vie. D'autre part,
dans un souci de ne pas se déshumaniser, lorsqu'il en revient, il évite souvent
d'en parler. Aussi, dans une tentative de repousser la culpabilité et
l'incompréhension possible d'autrui, les détails ressassés ne peuvent faire
l'objet d'un partage avec les différents membres familiaux. L'aliénation qui
s'ensuit altère le sentiment d'appartenance et elle s'avère fondamentalement
désorganisante par rapport aux repères usuels que représente le famille dont la
fonction stabilisatrice disparaît dans tous ces "non-dits".
3- La thérapie cognitive
comportementale est une méthode
qui explore les pensées et les croyances de l'individu et à ses comportements
malsains. Elle est fondée sur la découverte des pensées automatiques dont il
n'est pas conscient et qui sont passible de nuire à sa perception des choses.
Par exemple, beaucoup d’individus victimes d’un accident de cheval craignent la
reprise de leurs activités équestres, de peur d'avoir un nouvel accident. La
thérapie cognitive va confronter ces modes de pensée, les analyser et proposer
d’autres façons de penser, plus positives et réalistes. Le scénario construit
est démantelé pour en estimer le risque d'une façon plus réaliste.
4- La mise en
situation ou la désensibilisation est la
confrontation directe avec l’événement traumatique. Visualisant l’événement, la
personne en parle, et se soumet graduellement à des stimulations qui lui
rappelle l'événement. Cet exercice, répété plusieurs fois par jour sous la
conduite du thérapeute, dans un environnement protégé, provoque des émotions
intenses, mais au bout d’un certain temps elle « s’habitue » à ces pensées qui
finissent par perdre leur impact.
Le souvenir du traumatisme finit par être intégré
A ce stade, le souvenir du traumatisme, insupportable au début du traitement, commence à devenir un souvenir normal. Comparons ceci à la première fois que nous devons passer un test ou un examen. La deuxième fois, nous sommes encore appréhensifs, mais plus nous répétons ces événements, plus cela devient normal et nous l'affrontons sans peur.
A ce stade, le souvenir du traumatisme, insupportable au début du traitement, commence à devenir un souvenir normal. Comparons ceci à la première fois que nous devons passer un test ou un examen. La deuxième fois, nous sommes encore appréhensifs, mais plus nous répétons ces événements, plus cela devient normal et nous l'affrontons sans peur.
Les désordres post-traumatiques
Ce qui différencie la méthode de la mise
en situation et le phénomène des souvenirs récurrents présents dans les désordres
post-traumatiques est le degré de contrôle. Dans la mise en situation ou la
désensibilisation, l'individu, par le biais d'une pensée ou d'une sensation du
corps, initie lui-même le souvenir de l’événement pénible. Le contrôle remplace
l’impuissance dans le souvenir en mémoire.
5- L'approche somatique utilisée en
thérapie du tunnel dépend de la réaction du corps. Lorsque l'individu se concentre sur les sensations les plus
infimes de son corps, il se reconnecte à son intérieur et, de manière
progressive et contrôlée, ce processus apporte un soulagement significatif des
symptômes et un mieux-être général, en un temps relativement court, peu importe
les symptômes.
L’énergie retenue coince la
personne dans un mode de survie
Selon cette approche, l’homme naît avec des mécanismes naturels pour se
défendre ou pour garder sa place, mais inhibé par des processus de pensées qui
l'empêchent d'évacuer les énergies bloquées au moment du traumatisme, il ne
peut dès lors recouvrer un état équilibré. L’énergie se trouve enfermée dans le
corps et la personne se retrouve ainsi « coincée » dans un mode de survie. Le
développement de symptômes post-traumatiques qui s’expriment par la suite
laisse l'individu vulnérable, autant physiquement que psychologiquement.
L'approche somatique permet de libérer des
fortes tensions
L'approche somatique lui permet de puiser
dans ses mécanismes internes pour se libérer des fortes tensions. Suite à la
thérapie, ses nouvelles ressources offrent une immunité naturelle contre le traumatisme
et lui permettent de retrouver un état d’équilibre mental pour poursuivre sa
vie.
La santé émotionnelle s'améliore
En thérapie du tunnel, la prise de
conscience a lieu quand un phénomène inconscient devenu conscient est
« pris en charge », en s’intégrant au MOI pour renforcer
l’individu. Quand l’individu met à jour ses conflits intérieurs en
thérapie du tunnel au lieu de les nier ou de les refouler…ou de les répéter
sans le savoir, d’importants fragments de personnalité sont récupérés et sa
santé émotionnelle en bénéficie. Évacuer la charge somatique permet à
l’état de stress qui était actif dans le système nerveux de se dissoudre. De plus, la prise de conscience réussie conduit
l’individu vers de nouvelles actions, vers de nouvelles libertés.
6-La thérapie de groupe apporte assistance et
encouragement aux personnes ayant subi des expériences similaires. Les personnes
victimes d’un événement traumatique pensent souvent qu'ils ne sont pas compris
par les membres de la société dans les épreuves subies. Se retrouver entre
personnes ayant vécu une histoire similaire, peut amener un certain réconfort
et soulager du sentiment de solitude. Certains groupes traitent uniquement du
traumatisme, chacun exposant son histoire personnelle aux autres. Des groupes
de soutien, tout en gérant le traumatisme, offrent à leurs utilisateurs, une
aide et des conseils pour mieux en gérer les conséquences.
7-Les techniques de gestion du
stress sont
utiles pour des personnes qui sont continuellement stressées. Ce stress qui
s’exprime parfois physiquement, par exemple, par des douleurs musculaires, une
fatigue chronique, un pouls accéléré ou une sensibilité exacerbée, est nuisible
à l'organisme. Au cours d’un traitement qui traite essentiellement le stress,
l'individu apprend des méthodes de relaxation, ou d’imagerie guidée qui lui
permettent de mieux appréhender la tension et des sensations somatiques
menaçantes.
Le but de ces méthodes
est de recouvrer un équilibre psychique dans la vie quotidienne et de permettre
au corps et au mental de reprendre des forces.
Les techniques de gestion du stress sont
une aide valable
Généralement, les
techniques de gestion du stress sont une aide très valable, mais elles ne
suffisent pas à aider le traumatisé à assumer cette expérience, ni à en
éliminer les symptômes. Ces méthodes supplémentent la thérapie pour traiter des
traumatismes spécifiques.
Médication: Traitements médicaux
Il n’existe pas encore un médicament
unique qui traiterait tous les symptômes des désordres post-traumatiques. On
trouve cependant des médicaments spécifiques traitant certains symptômes
particuliers de la maladie, tels que la dépression, l’anxiété ou les troubles
du sommeil.
Bien évaluer la nécessité d’une médication
La médication vise principalement à
faciliter la démarche thérapeutique, car elle peut permettre de traiter un état
de comorbidité comme une dépression majeure, faciliter la diminution
des symptômes d’hyper activation ou d’émoussement (perturbation du sommeil,
diminution de la concentration, perte d’intérêt) ou représenter un traitement
alternatif lorsque la thérapie cognitivo-comportementale n’est absolument pas
disponible. Il est cependant important de noter que la médication ne guérit pas
le trouble de stress post-traumatiques.
Le système immunitaire travaille sans relâche
Le système immunitaire essaie de suivre
les demandes qui lui sont imposées. Il travaille de longues heures durant nos
périodes d'adaptation. Mais si nous devenons complaisants au sujet de
notre situation et supposons que nous pouvons résister aux effets du stress
indéfiniment, croyant que nous sommes à l'abri des effets du stress, et ne
tentons plus de faire quelque chose pour remédier à notre situation, nous
mettons notre organisme en danger.
Notre niveau de résistance
Si notre corps n'est plus capable de
maintenir l'homéostasie et la résistance à long terme nécessaire pour combattre
le stress, nous expérimenterons invariablement une soudaine baisse dans
notre niveau de résistance. De simples malaises à la maladie, les événements
stressants peuvent influer de façon dramatique sur l’évolution de troubles
intestinaux, sur la pression artérielle, sur la conversion du sucre dans le
système sanguin, etc.
Message de Lorraine Loranger
Dans une société qui confond vitesse et résultats, ceux qui apprennent à ralentir vivent mieux le présent dans toute sa capacité. Ma pratique propose plusieurs ateliers pour la gestion de stress: apprivoiser le récit de vie, la communication non-verbale et prochainement la relaxation sensorielle avec 16 thèmes différents sont parmi les plus utiles. Des conférences sur la gestion de stress sont disponibles sur demande.
Commencez chaque journée comme étant une nouvelle journée, trouvez votre destinée, croyez en qui vous êtes et en qui vous voulez devenir.
Créez la vie que vous désirez. Commencez votre trajet avec une démarche puissante en possibilités...celle d’une nouvelle vie…la vie que vous voulez…retrouvez votre pouvoir pour prendre en charge votre destinée.
Merci de soutenir la mission éducative de Lorraine Loranger en transférant ce communiqué à vos contacts intéressés.
Merci de soutenir la mission éducative de Lorraine Loranger en transférant ce communiqué à vos contacts intéressés.
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