La détresse liée à la violence
L'intention derrière une analyse
sociologique de la détresse liée à la violence est de la remettre dans son
contexte, lorsqu'elle est la conséquence de causes sociales, comme dans les
conditions de l'environnement, la pauvreté, le travail stressant. Évidemment,
cela a des répercussions importantes sur l'individu.
L'occultation et la dissociation sont
utilisés comme mécanismes de défense
Les enfants, victimes d'expériences
traumatiques dans l'enfance, ont eu recours à l'occultation et à la dissociation
comme mécanismes de défense pour se protéger émotivement. S'il s'agit d'un
traumatisme sexuel à leur endroit, c'est une violence innommable. Lors de
tout traumatisme vécue à l'âge adulte, ce mécanisme se mettra à nouveau en
place pour se protéger des émotions et pour se couper des sensations qui y sont
associés. Ce mécanisme de défense a peut être été utile à l'enfant qui ne
possédait pas les habilités langagières de l'adulte pour partager afin de mieux
comprendre.
Une histoire vécue
Il y a toujours un
rapport entre la violence vécue et la violence qui se répercute par la suite
sur les membres d'une famille. La situation d'Aïsha illustre bien mon propos.
Aïsha a grandi en Égypte dans une famille égyptienne. Ni son père, ni sa mère
n'était violent, mais toute petite, elle a connu la guerre: les balles, les
bombes, les alertes la nuit, être confronté à la perte de personnes qu'elle
aimait, la possibilité de viol et de destruction de sa maison par des
bulldozers, etc.. Le chaos et l'incertitude ont provoqué une détresse
alarmante chez elle. Aïsha est arrivée au Canada alors qu'elle avait neuf ans.
Au début, en dépression profonde, elle ne parlait plus et regardait toujours au
sol. Les parents ont choisi de ne plus parler de la guerre qu'ils avaient
laissé derrière eux. Le non-dit vise à protéger, mais cela fait l'effet d'un
presto pour Aïsha.
À la décharge des
parents de la petite, ils ne connaissaient pas nos coutumes, alors, ils ne
l'ont pas fait traiter, ce qui aurait vraiment atténuer son calvaire. Aïsha est
devenue une adolescente troublée, d'humeur noire.
J'ai rencontré Aïsha en 3e secondaire. Il
m'a fallu plusieurs rencontres avec ses parents avant qu'ils n'acceptent de
faire la démarche d'amener Aïsha chez une psychologue que je leur recommandai.
Aïsha s'est remise à parler, mais à ce
jour, elle souffre de crises d'angoisse qui décuplent en elle un potentiel de
violence dans lequel elle a de la difficulté à se reconnaître. Quand elle
conduit, elle devient très rapidement nerveuse et stressée, éprouvant beaucoup
de difficulté à rester calme. Elle a déjà eu une citation pour "rage au
volant".
Aïsha devient surmenée et stressée dès
qu'elle est dans une situation qui rappelle le moindrement le chaos de son enfance. Son état d'hyper-vigilance est déclenché par les bruits, par les
chantiers de construction et toute stimulation sensorielle.
Le lien corps-esprit
Les émotions et les
fonctions cognitives d'Aïsha sont interpellées plus facilement que celles
d'autres personnes qui n'ont pas le même vécu. Ses fonctions somatiques se
manifestent avant tout déplacement et les diarrhées témoignent de son état
anxieux. Depuis son adolescence, elle prend des médicaments pour les nerfs et
elle s'en tire tout de même assez bien. Ses enfants voient un psychologue pour enfants.
Sans
nier le drame survenu dans la vie d'Aïsha, nul besoin d'une guerre pour
réveiller des réactions retentissantes sur le système nerveux. Ginette,
interrogée par Louise DesChâtelets en 2002 à HOP LA VIE!, déclarait avoir subi
la violence de ses parents avec des effets similaires à ceux éprouvés par
Aïsha.
La violence est un déterminant majeur de
la santé
La violence
représente une condition de vie dont on tient peu compte alors qu'elle est un
déterminant majeur de la santé. Selon la DPJ à Montréal, de nombreux facteurs
déclenchent la violence faite aux enfants: parents en déséquilibre, des stress
majeurs quand on est sans travail, l'isolement quand on est un nouvel arrivant.
Cela occasionne des gestes désespérés.
La violence a des répercussions sur les enfants
Si la violence a des
conséquences évidentes sur la santé physique de la victime, elle vit réellement
des malaises bien réels en regard des émotions ressenties et qui ont un impact
jusque dans le corps parce qu'il n'y a pas beaucoup de place pour les exprimer.
L'alcoolisme, l'automutilation, la dépendance aux drogues, au sexe, etc. sont
généralement les conséquences et non les causes de la violence.
Les événements façonnent nos réactions
Le cerveau humain est
encore un mystère pour les scientifiques, mais il est certain que les
événements façonnent nos réactions. Dans la plupart des sociétés, la violence
renvoie à la déviance. Dans un contexte de guerre, l'exposition à une situation
de stress intense qui menace la vie ou l'intégrité physique entraîne
l'apparition de réactions qui ne se résorbent pas facilement.
Les risques pour le développement et la sécurité des enfants
Lorsque des enfants
se voient refuser la possibilité de grandir dans un climat de confiance, de
tolérance et de justice, l'espoir d'endiguer les conflits au cours des
générations suivantes est très faible. Dès lors, les risques pour le développement et la sécurité des enfants à venir est encore compromis.
Les répercussions de la violence sont plus
ou moins grandes
En temps de paix, des
enfants devenus adultes peuvent reprendre le cours de leur vie après avoir vécu
des situations de violence. Les répercussions peuvent être plus ou moins
grandes, mais pour ceux qui n'y arrivent pas, l'espoir ne réside pas seulement dans
la médication, mais aussi grâce aux rencontres avec d'autres qui ont vécu un
stress post-traumatique.
Une confrontation directe avec les
événements
Un autre moyen
utilisé pour les soldats est la désensibilisation par la confrontation directe
aux événements (en reviviscence) pour que les émotions s'intègrent à la
personnalité tout en permettant les décharges nécessaires pour décoder les tensions portées par le corps.
La santé émotionnelle s'améliore
La
prise de conscience a lieu quand un phénomène inconscient, devenu conscient,
est « pris en charge », en s’intégrant au MOI pour renforcer
l’individu. Quand l’individu met à jour ses conflits intérieurs en
thérapie du tunnel au lieu de les nier ou de les refouler…ou de les répéter
sans le savoir, d’importants fragments de personnalité sont récupérés et la
santé émotionnelle en bénéficie. Évacuer la charge somatique en laissant le corps faire ce que le
corps demande permet à l’état de stress qui était actif dans le système nerveux
de se dissoudre. De plus, la
prise de conscience réussie conduit l’individu vers de nouvelles actions, vers
de nouvelles libertés.
Message de Lorraine Loranger
Dans une société qui confond vitesse et résultats, ceux qui apprennent à ralentir vivent mieux le présent dans toute sa capacité. Ma pratique propose plusieurs ateliers pour la gestion de stress: apprivoiser le récit de vie, la communication non-verbale et prochainement la relaxation sensorielle avec 16 thèmes différents sont parmi les plus utiles. Des conférences sur la gestion de stress sont disponibles sur demande.
Commencez chaque journée comme étant une nouvelle journée, trouvez votre destinée, croyez en qui vous êtes et en qui vous voulez devenir.
Créez la vie que vous désirez. Commencez votre trajet avec une démarche puissante en possibilités...celle d’une nouvelle vie…la vie que vous voulez…retrouvez votre pouvoir pour prendre en charge votre destinée.
Merci de soutenir la mission éducative de Lorraine Loranger en transférant ce communiqué à vos contacts intéressés.
J'ai eu le plaisir de lire votre blog et votre site
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