Des histoires vraies, dramatiques
illustrent des histoires de gens qui se débattent avec l'imposition de la loi
du silence. Ces histoires font souffrir chaque membre du clan à
différents niveaux. Les exemples donnés ci-dessous proviennent de différentes
histoires familiales cueillies lors des ateliers sur les « secrets de
famille ». Elles ne sont pas les seules, et les mêmes schémas familiaux
(patterns) auraient pu avoir d’autres répercussions, mais l’aspect unique
de ces histoires fait apparaître des destins qui se rapportent à la part
d’inconscient en chacun de nous.
Les répercussions des secrets de famille
Toutes les familles abritent des secrets
qui ont des répercussions imprévisibles de génération en génération. L'origine
des secrets de famille ne dépend pas de la malveillance de l'un ou l'autre.
C'est sensitif et complexe. La gravité du secret réside non seulement dans
l’importance de celui-ci mais aussi dans l’insistance de le cacher. Ces
« passés occultés ou tus », ces « trous de mémoire »
choisissent les porteurs de nos nombreuses souffrances pour préserver l’image
et les mythes d’une famille.
Les histoires cachées sont mises en actes
par les faiblesses laissées par les secrets des ancêtres
La transmission peut s'opérer négativement
à travers les histoires qui sont cachées, et ensuite mises en actes par les
faiblesses laissées pour ses ayants droits par les secrets des ancêtres. Dans
une tentative d'échapper à son propriétaire, il n’est pas rare que certains
responsables des secrets les mieux gardés auront recours à la dissociation. Ce
mécanisme inconscient sépare le psychisme en deux, (les deux parties ne peuvent
communiquer entre elles), mettant ainsi la personnalité à l'abri.
La loi du silence fait souffrir
chaque membre du clan
La transmission d’un contenu peut être
traumatique, car il s'agit d'un don mais aussi d'une dette. Le processus de
symbolisation-le rôle des transmissions entre les générations, des
communications, des secrets, des répétitions, de la filiation qui concerne les rapports dans la famille et des liens transgénérationnels est ainsi étroitement
mêlé à travers les protagonistes de l’arbre familial.
Le secret parle d'une souffrance innommable
Le secret va quand même transpirer. Des attitudes
étranges ou des comportements anxieux des parents, les phrases équivoques, les
mimiques et les voix qui s’altèrent quand on évoque certains événements, sont
autant de façons dont l’enfant entendra inconsciemment qu’il y a un secret dans
l’air…et une souffrance innommable.
« Chacun construit son psychisme, ses
repères personnels »
Chaque membre d’une même famille sera
touché différemment. « Chacun construit son psychisme, ses repères
personnels » explique Serge Tisseron. Ce qu’on refuse de mettre en mots,
on va le mettre en actes, en comportements, en malaises et en maladies. Les
générations vont aussi réagir différemment car les secrets pèsent autrement
dans la continuité.
Ne plus avoir à gérer les malheurs de la
famille
La révélation du secret ne garantit pas
d’en guérir, mais en empruntant le chemin de la thérapie, les personnes
parviennent finalement à l’intégrer pour ne plus avoir à gérer les
malheurs passés de leur famille.
Injustices/violence et clivage
La violence cause un
traumatisme physique ou émotif qui peut nuire à la faculté d'une personne à se
sentir en sécurité dans son environnement. L'individu peut avoir vécu un seul événement violent traumatisant et en être affecté. La famille dont il est
question ci-dessous en est affectée tous les jours.
Le père de Margot a protégé son fils aîné, Pierre-André. Il a battu sa femme et ses autres enfants. Personne ne pouvait deviner quand les coups pleuvraient. Quand il décapsulait une bière, le plus vieux était convié à la partager. À 16 ans, P-A a fait preuve de violence en abusant sexuellement Margot. Personne n’est intervenu. Cette communication non-verbale a donné son aval à l'abus qui a continué comme si de rien n'était.
Joseph, l’autre garçon, a reçu un
diagnostic de schizophrénie à l’âge de 17 ans. Pierre-André s’est suicidé au
volant du camion du père laissant une note derrière pour expliquer son
ras-le-bol. Il n’avait pas encore 18 ans.
Les mauvais traitements ont continué.
Margot s’est sauvée de la maison et est devenue écrivaine. Elle a fait de
nombreux séjours en désintoxication et plusieurs dépressions.
Aucun des enfants n’a eu d’enfants et la
mère de Margot a fini par faire une dépression majeure : elle
vit maintenant dans un centre fermé. Elle a choisi, pour ainsi dire, l'oubli sélectif.
Sexualité et répétitions
Nous savons tous que d'une personne à
l'autre les façons d'interpréter la réalité peuvent varier. Par contre, la
réalité imposée par la société dans laquelle nous évoluons quotidiennement est
la même pour tous même si chacun interprète sa réalité. Personne ne peut
se défiler face aux normes sociétales. Même si elle les interprète
individuellement, et donc subjectivement, dans une même société, tous ont reçu
la même éducation.
Chaque être humain cherche à comprendre les faits et le monde qui l'entoure. Il adopte alors un certain point de vue et
tend à le généraliser à l'ensemble de sa réalité.
Des histoires cachées qui agissent sur
l’identité
Le père d’une famille qu’on appelle
communément « tricotée serrée » a tripoté ses deux filles. Personne
sauf elles ne le sait. Cet homme a abusé de la confiance de ses enfants en
les touchant sexuellement et en disant qu'il s'est mépris sur la personne. Je
doute qu'il puisse invoquer l'erreur. Ce qui fait défaut dans l'interprétation,
c'est que le geste s'est produit deux fois.
Mais pour les filles...Comment arrive-t-on
à protéger ses enfants? Ses petits-enfants? Comment faire pour assurer leur
sécurité?
L’erreur dont on n’a jamais parlé a laissé
des traces : au moins un des enfants des filles a été agressé par le
grand-père paternel. S’il y en a d’autres, on n’a que des soupçons à cause de
comportements aliénants. Les liens de confiance sont toutefois rompus.
Transgression morale et identité
Le rapport à l’histoire familiale est un
élément majeur de valorisation ou d’invalidation, de fierté ou de honte,
d’intégration et de différenciation. L’impact de certains événements comme
la guerre marque d’une façon indélébile les enfants et leurs descendants.
Le père de Louis a dissimulé son rôle au
sein de la résistance française pendant la 2e guerre mondiale.
Par peur de représailles, il a changé de nom. À partir de ses 20 ans, Louis,
petit délinquant, a changé de nom et de villes pour éviter les conséquences de
ses actes. Louis apprend l’histoire de son père alors qu’il est en train de
faire son génosociogramme. La logique de répétition le condamne à
reproduire par identification (sentiment de danger de se faire prendre).
Pauvreté/itinérance et la honte
Lynne est une femme de cinquante ans, née
dans une famille de deux enfants. Elle en est la cadette. Elle est une femme
pleine de vie en même temps qu’elle fait preuve d’une grande réserve. Elle ne
dit d’elle que ce qu’elle veut bien et à qui elle veut. Son père a abandonné
femme et enfants alors qu’elle avait huit ans. Sa mère a trimé dur pour élever
ses enfants. Plus tard, alors qu’elle est une jeune adulte, elle a appris que
son père était devenu itinérant.
Un sentiment de honte permanent
Comme Lynne, plusieurs personnes vivent un
sentiment de honte permanent sans en avoir véritablement conscience. Les
personnes qui vivent la honte sentent la menace d’être mise à nu. La peur de
révéler ce qu’elles voudraient cacher aux yeux des autres est la crainte de
voir leur faiblesse exhibée. Ni elle ni l’autre n’ont eu d’enfants.
Rompre avec la famille n'est pas vraiment
une solution
Rompre avec la famille peut sembler une
solution mais on se verra ainsi amputé d’une partie de soi. De plus, comme on
continue de porter le secret, il y a encore la possibilité des répétitions.
Prendre soin de sa souffrance ne permet pas de changer l’histoire, mais cela
peut changer la façon dont l’histoire agit sur soi.
Le "récit" de la famille crée et
renforce les liens familiaux
Le "récit" de la famille-le fait
de lier les événements et les êtres les uns aux autres en une histoire-est ce
qui crée et renforce les liens, à nos parents, à nos enfants, à nos
concitoyens.
Quand ces liens sont rompus, coupés ou rendus impossibles, des facteurs s'activent à notre insu, premièrement parce qu'il est impossible de se libérer totalement de tout déterminisme biologique, et deuxièmement, l'incapacité d'avoir des réponses claires crée doute où peuvent s'infiltrer des réponses dans l'imaginaire pires que la vérité.
La démarche de la thérapie du tunnel avec
le subconscient ne ravive que les blessures affectives qu’il est capable de
confronter.
Les douleurs psychologiques et
spirituelles mettent en jeu des instances complexes. Quand il y a secrets, les
éléments de doute sont déjà connus et la recherche se fait hors de la thérapie.
La thérapie consiste essentiellement à
"nettoyer" le tunnel, c'est-à-dire, à intégrer les réminiscences
traumatiques qui sont à l'origine des problèmes vécus par le client. Les
émotions du passé cessent alors de nuire. L’unification personnelle qui en
résulte amènera la personne à se sentir chez elle. Faits, gestes et
paroles ne seront plus en décalage. Les contradictions qui semblaient
insurmontables ne résisteront pas à l’unification du SOI.
Par la suite, divers outils permettent de
refaire les programmes de vie, les systèmes de croyances, la manière
d’anticiper l’existence qui dictent les comportements et qui forgent le
caractère et qui déterminent la réalité perçue.
La santé émotionnelle s'améliore
En thérapie du
tunnel, la prise de conscience a lieu quand un phénomène inconscient, devenu
conscient, est « pris en charge », en s’intégrant au MOI pour
renforcer l’individu. Quand l’individu met à jour ses conflits intérieurs
en thérapie du tunnel au lieu de les nier ou de les refouler…ou de les répéter
sans le savoir, d’importants fragments de personnalité sont récupérés et la
santé émotionnelle en bénéficie. Évacuer la charge somatique permet à l’état de stress actif dans
le système nerveux de se dissoudre. De plus, la prise de
conscience réussie conduit l’individu vers de nouvelles actions, vers de
nouvelles libertés.
BIBLIOGRAPHIE
Berne, Éric (1977) « Que dites-vous
après avoir dit bonjour? » Évreux, Tchou Éditeur.
Bradshaw, John (1997) La famille et ses secrets : Ce que vous ne
savez pas peut vous faire du mal Éditions Flammarion.
Langlois, Doris et Lise (2005) La psycho
généalogie : Transformer son héritage psychologique, Les Éditions de
l’homme.
Tisseron, Serge (1999) Nos secrets de famille, Ramsay.
Message de Lorraine Loranger
Dans une société qui confond vitesse et résultats, ceux qui apprennent à ralentir vivent mieux le présent dans toute sa capacité. Ma pratique propose plusieurs ateliers pour la gestion de stress: apprivoiser le récit de vie, la communication non-verbale et prochainement la relaxation sensorielle avec 16 thèmes différents sont parmi les plus utiles. Des conférences sur la gestion de stress sont disponibles sur demande.
Commencez chaque journée comme étant une nouvelle journée, trouvez votre destinée, croyez en qui vous êtes et en qui vous voulez devenir.
Créez la vie que vous désirez. Commencez votre trajet avec une démarche puissante en possibilités...celle d’une nouvelle vie…la vie que vous voulez…retrouvez votre pouvoir pour prendre en charge votre destinée.
Merci de soutenir la mission éducative de Lorraine Loranger en transférant ce communiqué à vos contacts intéressés.