La résilience des enfants
Les enfants sont à la fois plus fragiles et plus résilients
que l'on pense. Mais il faut bien avouer que, sans le cerveau qui prend la
relève quand les obstacles se révèlent trop pénibles, on ne parlerait pas de
résilience et on parlerait de vies qui tournent parfois au drame. Il n'en reste
pas moins qu'un enfant qui vit l'injustice familiale vivra les
répercussions de l'injustice comme une violence dans sa vie d’adulte, souvent
avec une sensibilité plus grande que la moyenne.
L'injustice parentale
L’injustice génère la
comparaison à la base de la convoitise dans la fratrie (Bourbeau, 2000) et va
entraîner deux formes de violence. La première, une violence passive dirigée
contre soi sera construite sur la dépréciation et la dévalorisation de soi
qui sont des façons de refuser d’affronter la vie avec ce que l’on a et ce
que l’on est.
Une compétition pour recevoir
de l’amour
L’autre forme est une violence
active dirigée contre l’extérieur. La rivalité de l’enfance va consister à
tenter de s’approprier ce que possède l’autre ou à l’empêcher d’en jouir, à le
nier, en le culpabilisant, en tentant de prouver par tous les moyens qu’il est
le meilleur ou celui qui est le plus digne de recevoir de l’amour. Quoique
malsain, cela permet de survivre tant bien que mal.
Les besoins particuliers de
l'enfant
Peu de facteurs compensatoires
ou de ressources peuvent compenser pour les méthodes de parentage inappropriées.
Même quand les interactions sont positives entre les membres de la famille et
qu'il existe un réseau de soutien social, ils ne peuvent prendre en charge les
besoins particuliers de l'enfant: son stade de développement, ses sensibilités
propres, ses besoins spéciaux, les difficultés de son tempérament, sa santé
physique ou ses problèmes d'apprentissage. L'enfant devra faire face seul à sa
situation.
Témoignage de Liliane
Liliane a vécu l'injustice
dans sa famille. Elle confie:
"Ma mère a toujours préféré ma soeur.
Aujourd'hui, quand je lui (mère) en parle, elle me dit que je suis responsable
de ne pas avoir été aimée: d'une part, parce que j'étais souvent malade et
aussi parce que, selon elle, j'avais du caractère. Je suis donc coupable de
n'avoir pas su me faire aimer.
J'ai de la difficulté à
entendre cela, je me sens repoussée. Pendant des années, j'ai fait celle qui
s'en balançait, mais avec l'âge, la peine a gagné une place importante dans mon
coeur. De savoir que ma mère ne me trouvait pas aimable me galvanise: je suis
en colère, mais encore plus, je me sens affaiblie par un sentiment de peine
immense. Je me demande aujourd'hui si mes actions dans mon travail et dans ma
vie courante ont été motivées pour recevoir de l'amour. Je ne trouve pas de
réponse, mais cela me pose question".
L’enfant s’engage dans une quête d’amour
Chaque enfant s’engage dans une quête d’amour avec la
certitude qu’il sera accueilli et aimé par ses parents. Pourtant, Liliane ne
s’est pas sentie aimée pour ce qu'elle était. Pour toutes sortes de raisons
connues et inconnues (carences personnelles, blessures d’estime, fatigue,
maladies), ses parents n’ont pas répondu à sa faim d’amour.
L’expression d’une souffrance liée au
sentiment d’abandon dans la relation à l’autre suite à une injustice familiale
se traduit souvent par des manifestations de repli sur soi, de dépression, de
conduites d’anxiété, d’agressivité, voire même d’automutilation.
Une stratégie contraignante
Dans une tentative pour s’adapter, elle a
vite pris le parti de se faire aimer pour ce qu'elle faisait, s'en demandant
toujours davantage, en développant un perfectionnisme qui impose de ne jamais
se tromper, de tout faire à la perfection, ne sachant mettre des limites par
peur de ne plus être aimée. Cette stratégie contraignante a pour but de la
protéger de l’effet toxique de l’insuffisance de liens d’amour et de tendresse
avec ses parents tout en s’assurant au moins leur présence physique par des
somatisations fréquentes.
Colérique pour se défendre, elle finit par
en faire trop. Seulement quand elle tombe gravement malade peut-elle négocier
ses engagements. Que de deuils à affronter, que d'espoirs déçus!
Il est malheureux que ce soient souvent les personnes
significatives dans la vie d'un enfant qui lui infligent les blessures les plus
dommageables. Les parents font de leur mieux, mais ils viennent eux aussi avec
un bagage de blessures qui est souvent transmis à travers leurs méthodes
d'éducation. L'autre facteur influençant le point de vue des enfants adultes
blessés est qu'en tant qu'enfants, ils ramènent facilement à eux les
raisons de l'injustice, le rejet, la violence, etc...
A l'aube de la trentaine, j'ai décidé de
suivre une démarche, et je m'y tiens depuis un an. Je manquais de repères dans
ma relation de couple. Je me sentais toujours au banc des accusés comme dans ma
famille d’origine. Dans mes rêves d’enfant, on me poursuivait pour ma
méchanceté et dans ma vie de couple, j’étais toujours « la méchante ».
Les démons du passé venaient perturber ma
vie de couple. Je n'étais pas en paix avec moi-même, la colère avait beaucoup
d’emprise sur moi. Je me défendais de tout et je croyais qu’on ne me respectait
pas. Ça créait des tensions entre mon mari et moi.
Après quelques mois, je me suis sentie
beaucoup mieux. Ce besoin d'introspection a été tout à fait bénéfique. Lorraine
me recommandait de faire de la méditation pour maintenir mes bonnes habitudes,
mais j’ai la tête dure. Je m’y suis mise en janvier cette année. Effectivement,
je me sens plus sereine, beaucoup plus épanouie dans ma vie de femme et de
mère. Je travaille sur moi : je suis moins exigeante et un suivi régulier
me donne des outils pratiques.
Prendre sa responsabilité
Se connaître mieux permet d'appréhender les choses de la vie avec lucidité et de prendre davantage sa responsabilité. Et
plus on parvient à déterminer ce dont on a plus envie, dans le plus grand
respect de soi, plus on l’accorde aussi aux autres. L'approche narrative du récit de vie permet un regard à
distance sur les événements.
Témoignage d’Arielle
Mes parents sont deux bonnes personnes avec de belles
valeurs. Je me compte chanceuse d'être née d'eux.
Ceci dit, l'injustice dans ma famille m'a fait très mal.
Je suis la plus jeune d'une famille de trois enfants. Mes parents se sont
séparés quand j'étais très jeune et j’ai vite versé dans la somatisation pour
avoir de l’attention.
Mon frère, le seul garçon, a toujours été considéré comme
la 7e merveille du monde, tant du côté de ma mère que de mon père. Tout lui
souriait. Ma soeur, elle, exigeait l'attention avec ses comportements exagérés
et son indépendance. Moi, la petite dernière, je devais suivre et être
tranquille. J'étais "pas de trouble". J'étais une enfant docile, ne
pouvant rivaliser ni avec l'un ni avec l'autre.
À part quand j’étais malade, je disparaissais facilement,
tentant d'avoir l'attention en étant fine, mais quand j'ai commencé ma
démarche, je me suis sentie vide et pas correcte. Peut-on se sentir si blessée
de ne pas sentir l'amour des autres?
D'une part, lorsque j'avais tenté de le dire à ma mère,
elle se sentait accusée et elle se forçait pour valider ce qu'elle avait fait
comme mère. On aurait dit que je lui en demandais trop. Quant à mon père, je ne
pensais pas pouvoir lui en parler. Il me dirait d'aller faire plus de sport! Ma
passivité a toujours semblé l'accommoder si bien que ce n'est pas quelque chose
dont je puisse lui parler. Dans ma famille, on ne me reconnaissait pas; c'est
ça, la grande injustice. Ma responsabilité, c'est de ne pas savoir demander du
temps d'antenne: quand je le fais, je sens l'impatience et je me ferme.
Après trois mois en récit de vie, je me sens plus
assurée. J'exprime plus mes besoins et mon point de vue sans me démonter, sans
me replier sur moi-même. Je ne me lâche plus comme avant, et si on m'aime moins
pour ça, je demeure plus autonome dans mes sentiments.
Ma mère n'aime toujours pas que je lui parle de mon
enfance, mais au moins, c'est dit. Je crois que ma mère en est malheureuse,
mais le "paraître" est plus important que la communication vraie avec
ses enfants. C'est nous qui devons la rassurer. Contrairement à mon frère, moi,
je n'attends plus que mes parents changent. Ça fait du bien, mon coeur est plus
léger et je profite plus de ma vie.
Je suis contente d'avoir fait ma démarche, les choses
sont plus claires pour moi, merci!
Injustices/violence et clivage
Impacts de l'utilisation excessive de la critique et du
harcèlement verbal
Quand les parents appellent leurs enfants par toute sorte
de noms, l’enfant peut se sentir rejeté. L'utilisation excessive de la
critique et du harcèlement verbal, l'utilisation de techniques disciplinaires
inacceptables, l'absence d'affection physique ou verbale envers les enfants,
l'absence de stimulation appropriée au développement des possibilités de
l'enfant, l'exposition à la violence familiale et d'autres expériences
semblables causés par les personnes s'occupant de l'enfant laissent des traces sur l’estime de soi.
Témoignage de Chantal
Chez nous, les méthodes d'éducation des enfants violaient
plusieurs de nos besoins fondamentaux. On se faisait crier après, insulter, et
menacer pour toutes sortes de raison. C’était des actes non physiques envers
les enfants qui ne laissaient aucune marque visible, mais qui ont causé des
dommages sérieux.
Quand j’ai fait mes classes de pédiatrie, je me suis
rendue compte que mes parents utilisaient des méthodes de parentage
proche de la violence psychologique. Dès l’âge de 4 ans, pour contrôler nos
comportements, notre père nous punissait en nous enfermant dans une penderie la
nuit. Ça durait des heures. J’avais tellement peur de lui. Je me souviens de
cauchemars qui me remplissaient d’effroi. Ma sœur, elle, se réfugiait aux pieds
du lit de mes parents qui la laissaient par terre comme si de rien n’était.
Personne ne reparlait de ces événements.
Mon plus jeune frère a fait des psychoses à partir de ses
treize ans. Vous imaginez la honte dans une famille dont le père a un standing
particulier. Nous n’avions, aucun de nous, le bon profil pour nos parents qui
voulaient des enfants aussi parfaits qu’eux.
Ma démarche m’a soulagée, j’ai laissé aller un grand
poids. La validation de mon histoire m’a grandement soulagée. Ce qui m’a le
plus aidée, c’est d’être crue. Je n’ai qu’un désir, que mon frère et ma soeur
fassent une telle démarche.
L’injustice dirigée sur un enfant lors de situations familiales cause parfois un traumatisme émotif qui peut nuire à la faculté à se sentir en sécurité dans son environnement. L'individu peut avoir vécu un seul événement d’injustice et en être profondément affecté.
Impacts de l'utilisation excessive de la critique et du harcèlement verbal
Quand les parents appellent leurs enfants par toute sorte de noms, l’enfant peut se sentir rejeté. L'utilisation excessive de la critique et du harcèlement verbal, l'utilisation de techniques disciplinaires inacceptables, l'absence d'affection physique ou verbale envers les enfants, l'absence de stimulation appropriée au développement des possibilités de l'enfant, l'exposition à la violence familiale et d'autres expériences semblables causés "par les personnes s'occupant de l'enfant laissent des traces sur l’estime de soi.
Message de Lorraine Loranger
Dans une
société qui confond vitesse et résultats, ceux qui apprennent à ralentir vivent
mieux le présent dans toute sa capacité. Ma pratique propose plusieurs ateliers
pour la gestion de stress: apprivoiser le récit de vie, la communication
non-verbale et prochainement la relaxation sensorielle avec 16 thèmes
différents sont parmi les plus utiles. Des conférences sur la gestion
de stress sont
disponibles sur demande.
Commencez chaque journée comme étant une nouvelle journée, trouvez votre destinée, croyez en qui vous êtes et en qui vous voulez devenir.
Créez la vie que vous désirez. Commencez votre trajet avec une démarche puissante en possibilités...celle d’une nouvelle vie…la vie que vous voulez…retrouvez votre pouvoir pour prendre en charge votre destinée.
Merci de soutenir la mission éducative de Lorraine Loranger en transférant ce communiqué à vos contacts.
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