L’éclosion du mental humain a lieu avant
la naissance
Le nouveau-né est considéré un visiteur que l’on croit
fraîchement émoulu dans son nouvel univers. Or, l’expérience vécue par le
foetus permet de comprendre comment se forme le mental humain. Des personnes
ont revécu leur naissance et certains aspects de leur vie in utéro. On a pu
conclure dès lors que le « nouveau-né est à la naissance un organisme déjà
capable de percevoir ». Capable d’apprendre, de réagir, de se souvenir, ses capacités sont tellement aiguisées à la naissance que sa qualité
de vie intra-utérine influence déjà sa vie future.
Les traces de la relation intra-utérine déjà établie avec sa
mère
Le fœtus ayant déjà fait l’expérience de contentement (quand
la mère vit une grossesse paisible) ou de tourment (par exemple, quand la mère
est en deuil d’un autre enfant), l’enfant portera les traces de la relation
intra-utérine déjà établie avec sa mère. Ce lien avec sa mère se développe lors
de tous les stades de développement.
Les risques de malaises minent sa confiance en la vie
Ce lien sera renforcé ou évoquera des réactions d’anxiété ou
d’angoisse. L’alcool, la drogue, l’inquiétude, la dépression augmenteront les
risques de malaises minant ses possibilités futures et sa confiance en la vie.
Invariablement, quand l’expérience in utero est globalement néfaste, le
nouveau-né n’anticipera pas mieux du monde dans lequel il est projeté, celui-ci
pouvant lui sembler hostile, voire même dangereux.
La capacité d'acquérir de l'estime de soi est compromise
Dans la petite enfance, tout enfant blessé dans son
intégrité, méprisé, négligé, ignoré, humilié, rompu aux coups, aux privations
dommageables, verra sa capacité, de s'épanouir, d'acquérir la confiance en soi,
l'estime de soi, compromise. Or, comme le cerveau se construit entre 0 et 4
ans, il n’est pas rare qu’il garde les empreintes de ces traitements sans
jamais se rendre compte que sa vie future est en péril.
Les répercussions sur l'enfant ayant subi la négligence et la
violence
Les répercussions de la négligence et de la violence sont
nombreuses. Logiquement, quand un enfant subit des mauvais traitements, par
exemple, de la négligence, il devrait pouvoir être en colère contre celui qui
le malmène. Il devrait avoir mal d'être ainsi traité. Or, l'enfant désire être
aimé par son parent: il en est aussi dépendant. Dans cet état, il n'a pas
d'autre choix que de supprimer sa douleur insupportable et de refouler ses
sentiments. Étant donné sa dépendance, la réaction physiologique naturelle de
fuite en cas de danger, lui est totalement interdite.
Les sentiments de colère refoulés sont enregistrés et
emmagasinés
Dépendant, seul contre le pouvoir des adultes, il ira
jusqu'en oublier le souvenir et pourra idéaliser ceux qui l’ont ignoré, bafoué,
méprisé. Ainsi, plus tard, il n'aura plus aucun souvenir conscient de ce qu'on
lui a fait. En parallèle, tous ses sentiments de colère, de tristesse, de
détresse, d'impuissance, d'angoisse et de douleur refoulés seront durablement
enregistrés. Ce seront des stress emmagasinés. Les dépendances
à l'alcool, au tabac, aux drogues, les troubles de l'alimentation, la
dépression le guetteront.
Le transgénérationnel est à l’œuvre dans les relations
familiales
Le transgénérationnel est fréquemment à l’œuvre dans les
relations familiales. Certains, devenus parents à leur tour, se vengeront sur
leur propres enfants. Sous le couvert de l'éducation, légitimée par la société,
chaque occasion sera bonne pour déverser cette charge de haine et la violence
marquera les liens familiaux.
L’incapacité de la figure maternelle à répondre à ses besoins
Une série d’études portant sur la transmission
intergénérationnelle des patterns d’attachement ont démontré que le type
d’attachement chez un parent au cours de la grossesse prédit de façon
significative le pattern d’attachement de son bébé bien au-delà de l’âge de un
an (Zeanah, 1996). Les résultats confirment les prévisions
transgénérationnelles : l’enfant qui n’a pu bénéficier lors des premières
années de sa vie d’une présence maternelle apte à favoriser l’apparition de
liens d’attachement solides, (en raison de ruptures répétées ou de l’incapacité
de la figure maternelle à être sensible à ses besoins, risque de devenir
complètement détaché en se détournant peu à peu de la relation. Par contre,
l’enfant ignoré pourra utiliser tout un stratagème pour tenter de s’attacher à
son parent indifférent. Il en prendra soin, tentera d'être son consolateur, de
combler ses besoins exprimés ou non pour se faire apprécier.
La répression des sentiments authentiques rend malade
La répression des sentiments authentiques rend malade. Ils
sont réprimés par peur. Cette peur inconsciente ressentie par l'enfant peut
l’accompagner toute sa vie s’il reste au stade du déni au lieu de la confronter.
Témoignage de Tanya :
« Longtemps, je me suis dit que je n’avais pas été
battue, violée, donc, je n’avais pas le droit de me sentir aussi mal dans ma
peau.
Je n’ai pas de doute que ma mère m’aurait aimé si je
n’avais débuté ma vie au moment où mon frère de deux ans s’est noyé.
Malheureusement, mon père avait déjà quitté le domicile conjugal. Comme enfant
de remplacement, je n’ai pas su faire ma véritable place et j’ai été déchue
dans mon rôle, n’étant ni parfaite, ni mâle.
Ma mère se retrouva dans une situation quelque peu
particulière, mono parentale et endeuillée. Mon mal-être a pris forme au
travers de cauchemars et aux dires de ma mère de pleurs incessants jusqu’à mon
entrée à l’école. Plus tard, je me suis repliée sur moi-même.
Je n’en veux pas à ma mère et je comprends que j’aie été une
source de désarroi supplémentaire. Elle a réagi comme elle le pouvait. Mon
revécu de l’accouchement maternel m’a laissé supposer que j’avais déjà la mort
dans l’âme à ma naissance. Sans doute ais-je ressenti toute sa tristesse et je
reconnais mon fond d’amertume profond qui ne m’a jamais quitté de ne pas
l'avoir sentie près de moi, toute petite.
J’ai souvent eu le sentiment d’être bannie de ma famille,
parce que différente. Je ne « fittais » pas dans ma famille. Petite
dernière dans une famille de plusieurs beautés sans équivoque, délicate et
souffre-douleur d’une famille qui me laisse peu de place, je suis sujette à
beaucoup de moqueries. Je me sens laide, grosse, inadéquate et incompétente. Et
puisque père et mère «m’abandonnent à mon sort », je m’abandonne aussi. Je
ne me suis jamais lamenté sur mon sort, contrairement à mes sœurs qui se sont
« mises en frais de trouver les meilleures façons de plaire » dès
qu’elles se virent seuls avec notre mère.
Dans ma vie d'adulte, j’ai beaucoup utilisé la séduction et
la sexualité pour me ramener au moment présent-Ici et MAINTENANT. Je me suis
mutilée pour la même raison. Par la suite, je me suis condamnée moi-même. En
m’accusant moi-même de ne pas être facile à aimer, je me protégeais doublement
de la douleur.
Devenir honnête sur le plan émotionnel n’a pas été
facile : reconnaître le manque d’amour et d’implication de mes parents à mon
endroit me demandait d’accepter une chose que je trouvais difficile à
m’admettre. L’impact a été grave, en particulier dans ma haine de moi-même.
Elle a été très destructrice, parce qu’elle était refoulée et dirigée contre
moi-même.
Ma démarche m’a permis de marquer une distance
nécessaire entre mes parents et moi. J’ai même pu admettre que les défauts de réponse de ma
mère à l’égard de mes besoins provenaient de ses propres défenses. Elle
ne veut pas nous raconter sa vie avant nous mais je sais que je n’étais pas en
cause. Sa généalogie pourrait apaiser certains démons de notre histoire
familiale. Je me promets de faire une telle recherche pour éviter de léguer ces
tares familiales à mes enfants.
Toutefois, cette reconnaissance et cette
compréhension m’ont grandement libérée des affects négatifs que je portais
envers moi-même. Je travaille à devenir un bon parent pour moi-même. Ma session
de méditation posturale corporelle m’a apaisé énormément en ce sens que
j’aurais voulu tout faire parfaitement et je m’en voulais dès que je n’y
arrivais pas. Je suis plus relaxe devant mes faiblesses.
L’enfant se bat pour surmonter cette épreuve
À la relecture de son témoignage, on peut
deviner que cette petite a fait preuve d’ingéniosité, de courage, d’une
capacité d’anticipation remarquable pour surmonter ses épreuves. Autrement dit,
les conditions pénibles dans lesquelles elle a été projetée à la naissance lui
ont permis de gagner en autonomie. Cet accomplissement de soi capte en lui-même
l’attention tout en mettant en relief la cruauté initiale. Son récit de vie fait état des
répercussions sur sa vie actuelle.
Les conséquences du climat émotif de la
mère
"Une mère qui n'établit pas de
contact affectif, soit parce qu'elle est déprimée, soit parce qu'elle est
psychotique, soit parce qu'elle est sans désir met son enfant dans une
situation de solitude absolue"
S’emparer des difficultés de la vie pour
une seconde naissance
Devenir auteur de soi-même et responsable
plutôt que d’accepter d’être condamnée à l’impuissance, sans moyens de réagir
demande de ne pas s’apitoyer sur son sort, mais de confronter ce qui a laissé
des traces sur soi.
Cette confrontation avec les faits s’avère
souhaitable
De façon symbolique, cette confrontation
avec les faits entourant la naissance de Tanya s’avère souhaitable et
essentielle pour rompre avec les liens de dépendances infantiles. Quand les séquelles de ce malheur contaminent
encore aujourd’hui les rapports dans lesquels trempent les membres de cette
famille, faire face à la musique inclut de s’avouer des sentiments
habituellement inavouables. Tout le corps y participe alors que ceux-ci sont exprimés d’une façon qui va
bien au-delà du simple effet de style. La remise en question par rapport
à soi-même permet de faire face à ses propres vérités.
L’honnêteté émotionnelle pour faire tomber
le mur du refoulement
L’honnêteté émotionnelle est capable de
faire tomber le mur de refoulement et de la violence de l'abandon maternel. La
douleur de ne pas avoir été aimé n'est qu'un sentiment, lequel serait moins
destructeur s’il était dirigé contre la personne qui a causé cette douleur.
Dirigé contre soi, le sentiment de valeur personnelle sera remis en question et
l’auto-mutilation pourra en être le symptôme le plus évident, comme dans
l’histoire de Tanya.
Le "récit de vie émotionnel"
pour traiter la personnalité
Traiter la personnalité pour avoir une
action durable sur la conduite symptomatique requiert un doigté non-envahissant
de l’intervenant lors du « récit de vie émotionnel » et la patience
du client qui fait progressivement des liens importants entre son histoire
familiale et sa vie contemporaine.
La continuité relationnelle restaure le
sentiment de valeur personnelle
La continuité relationnelle aide à
restaurer le sentiment de valeur personnelle et de réduire le sentiment de
honte associé à ces conduites d’autodestruction.
(1) Grenier Louise Les violences de l'autre: faire parler les silences de son histoire, Édition Québecor, 2008.
Message de Lorraine Loranger
Dans une société qui confond vitesse et
résultats, ceux qui apprennent à ralentir vivent mieux le présent dans toute sa
capacité. Ma pratique propose plusieurs ateliers pour la gestion de stress: apprivoiser le
récit de vie, la communication non-verbale et prochainement la relaxation
sensorielle avec 16 thèmes différents sont parmi les plus utiles. Des
conférences sur la gestion de stress sont disponibles sur demande.
Commencez chaque journée comme étant une nouvelle journée, trouvez votre destinée, croyez en qui vous êtes et en qui vous voulez devenir.
Créez la vie que vous désirez. Commencez votre trajet avec une démarche puissante en possibilités...celle d’une nouvelle vie…la vie que vous voulez…retrouvez votre pouvoir pour prendre en charge votre destinée.
Merci de soutenir la mission éducative de Lorraine Loranger en transférant ce communiqué à vos contacts.
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