vendredi 31 août 2012

Les expressions contemporaines de traumatismes

N’importe quel événement ou situation qui provoque une émotion forte vécue le plus souvent, seule, sans possibilité de trouver une issue satisfaisante peut être traumatisante pour une personne. Le déclencheur d’une occultation peut être un stress normal pour une personne alors qu'une autre sera traumatisée. 

Le capital humain est plus troublant que les pertes matérielles
La dévastation laissée derrière par le feu des wagons chargés de pétrole à Lac Mégantic y aura laissé son lot de personnes traumatisées. Pendant une période plus ou moins définie, ces personnes revivront l’événement traumatique qui provoquera des sentiments de détresse à cause des images, des pensées et des perceptions. Ces souvenirs répétitifs et envahissants de l'événement  se manifesteront en boucle. Les flashbacks de l'esprit induiront des épisodes dissociatives déclenchant le sentiment de revivre l'événement.

Au fil d'un temps variable pour chacun, la seule exposition à des indices internes ou externes ressemblant à un des aspects de l’événement traumatique (date d’anniversaire, soirée d’été, basse-ville de Lac Mégantic, les sons) provoquera une réaction physiologique d’alerte.

Pour éviter d’avoir ces réactions, les personnes commenceront à organiser leur vie en fonction de ne pas confronter le stimulus associés à l’événement en question.

Les conséquences sur le capital humain sont bien plus troublantes que les pertes matérielles. Même si les pertes humaines sont très faibles, le feu, l’incendie ravage parce qu'il modifie la réponse subséquente des personnes fragilisées à tout autre stress prévisible. 

La personne traumatisée organise sa vie autour de l'événement traumatisant
On dira d’une personne qu’elle est traumatisée quand elle organise sa vie en fonction de la situation traumatisante (Côté, 1997; page extérieure). Pour donner un exemple: quand elle était petite, le père de Laura s’amusait à faire des cabrioles sur les routes. La famille a eu un accident, sans conséquence, mais qui a marqué Laura. 

Avant de faire sa thérapie du tunnel, Laura n’avait jamais eu d’automobile et dans son esprit, elle n’allait jamais conduire. De plus, quitter la maison pour une longue balade ou un voyage devenait une source de stress et de panique. 

L'intimidation laisse des traces de stress post-traumatique
Pour éviter d’être écœurés des étudiants deviennent eux-mêmes des intimidateurs. Ils rabaissent un autre à leur tour pour ne pas être sujets au même traitement. Certains se taisent et restent seuls pris avec leur non-dit. La dépression devient palpable quand ils commencent à s’isoler et à fuir des occasions de rencontre avec d’autres. La plupart des jeunes ne songeraient jamais à faire mal à un autre délibérément, ni à le rendre malheureux, mais le simple fait que certains jeunes soient plus vulnérables les incitent à en profiter.     

La fin de sa thérapie du tunnel lui a permis de reprendre sa décision initiale
Lorsque cet obstacle interne a été éliminé par le travail fait sur le choc de l’accident, Laura a décidé de prendre son permis. Elle conduit maintenant, quelque 40 ans après l’incident. De son dire, elle est en train de régler des peurs qui l’ont empêchée de jouir de la vie. Elle a bien intégré les événements à l'origine de ses inhibitions. Cette expérience de maturation est une des caractéristiques reconnues dans l’évolution d’une personne ayant fait l’expérience d’une thérapie du tunnel.

Les émotions liées au traumatisme deviennent autonomes pour influencer le comportement de l’individu
Pas besoin de vivre l’effondrement des tours du World Trade Center pour parler de traumatismes. Habituellement, tout choc émotif est accompagné de sensations, d’images, de pensées et d’émotions. Telles qu’observées et étudiées par Pierre Janet, si les émotions ne sont pas intégrées à la personnalité, elles deviennent autonomes et influencent à leur insu le comportement de l’individu tout au long de sa vie.  S’il n’en a gardé aucun souvenir conscient, les émotions liées aux événements non assimilés, toujours présents dans la portion psychique de l’individu, auront un impact sur son existence sans qu’il ne s’en rende compte. 

Les mécanismes de défense permettent de protéger la personne
Des victimes d'expériences traumatiques, particulièrement sexuelles, rapportent l'utilisation de mécanismes de défense qui leur a permis de se protéger émotivement de leur agression. Il est possible que, lors d'un traumatisme adulte, ce mécanisme se réactive à nouveau pour les couper des sensations provoquées par l’événement. La dissociation et l'occultation protègent d'un trauma innommable, indicible.

L'avortement constitue souvent un traumatisme
Jeanne a subi un avortement. Pendant des années, elle a refusé d'avoir des liens affectifs avec des hommes qui auraient voulu la connaître davantage. La peur de retomber enceinte et de vivre le cauchemar qui avait suivi a altéré sa vie sur le plan affectif.

Plusieurs personnes ayant vécu la fin d'une grossesse volontairement par divers moyens, parfois au risque de leur vie, se sentent tellement coupables et honteuses que leur vie en est changée pour toujours.

Le témoignage de Ginette
Lors d’une émission télévisée (Hop la vie!) sur la thérapie du tunnel avec Louise DesChatelets en décembre 2002, Ginette a raconté un traumatisme intra-utérin. Par rapport à son senti, elle a traîné pendant une quarantaine d’années le sentiment de peur de mourir. Même dans l’utérus, les résistances, liées à la dissociation lors de l’événement, ont occasionné une altération des perceptions émanant de tout autre environnement.

La crainte inconsciente de mourir
Dans le cas de Ginette, ce senti appartenait à sa mère quand elle a été sévèrement brûlée au visage par l’explosion d’un four à gaz. Cette blessure de la mère a eu comme conséquence la crainte inconsciente de mourir. Chez Ginette, cette peur s’est traduite en attitudes de défense pour assurer sa survie. Dans cet état, la personne se sent dans un espace irréel, pouvant se sentir déconnectée ou confuse (Brillon, 2007: 207), en particulier dans des circonstances ressemblant le moindrement à l’événement d’origine.

Brillon, Pascale (2007) dans "De l'ombre à la lumière: la guérison par un récit de vie émotionnel", de Lorraine Loranger p. 207.

Des éléments traumatisants dans la vie d’un enfant
La vie d’un enfant est truffée de moments exceptionnels vécus seule, sans possibilités d’issues satisfaisantes. Être gardé par une personne incompétente qui n’est pas à son écoute, se faire rejeter par le petit voisin d’en face parce que ses parents n’aiment pas la couleur de sa peau, se faire humilier par son professeur devant une classe bondée d’enfants qui rient de sa déconfiture, voir son père noyer des chatons auxquels il s’est attaché, sont autant d’éléments traumatisants dans la vie d’un enfant.

L’image conservée la ramène à ce souvenir dramatique
Il faut se rappeler que l’enfant a pu être traumatisé par une situation qui ne lui apparaît plus comme telle lorsque devenu adulte. Je me souviens de l’état de choc dans lequel ma petite sœur fut plongée lors d’un accident sur la ferme. Elle ne cessait de répéter «Cédric est mort» à tel point que ma mère dut lui donner une gifle sur la joue pour l’arrêter et heureusement, lui faire réaliser que notre frère était seulement sans connaissance. Comme on peut voir, ce n’est pas tant l’événement qui était dramatique pour elle, mais l’émotion survenant à l’idée de la fatalité. L’hystérie, dans laquelle cette situation l’avait plongée, révèle toute sa peur. Toutefois, personne ne nous expliqua ce qui s'était produit. À ce jour, ma soeur Éloïse se rappelle cette grande émotion. Si notre frère s’en est remis, l’image conservée la ramène à ce souvenir dramatique et elle a les larmes aux yeux à ce jour.

Un événement qui n'est pas occulté peut être traumatisant
Ghislaine (4 ans) a perdu un petit chien à la veille de Noël. Le lendemain, lorsque son père trouve l’animal mort sous les roues de son automobile, il se dépêche de l’enterrer et de courir à l’animalerie lui acheter un autre chien. Pendant longtemps Ghislaine entretient l’espoir qu’elle retrouvera le premier chien. Plus tard, elle doutera de son père en replaçant dans sa tête les différents morceaux de cette soirée malheureuse. Ce sera la fin prématurée d’une relation de confiance avec un homme, son père. Le non-dit a laissé sa trace. Bien qu’elle n’ait pas occulté l’événement, elle l’a vécu comme un traumatisme et à ses yeux, les hommes ne sont pas dignes de confiance. À l'âge adulte, elle est incapable d'agir autrement que par la méfiance lorsqu'elle doit transiger avec un homme.


Des conséquences de la non-intégration des émotions
Des auteurs connus parlent des conséquences de la non-intégration des émotions. Des répercussions émotives risquent de causer autant des difficultés émotionnelles que physiques. 
Plus près de nous, en 1983, Marland écrivit:

"Quand donc conviendrons-nous et accepterons-nous de penser que bien des maladies sont vraisemblablement la traduction physique d’un conflit irrésolu et servant de représentation symbolique à un chagrin occulté?"

Les capacités du subconscient à emmagasiner les expériences 
Dans la même année, le premier livre d’Albert Glaude (1983), «Catharsis», a servi de tremplin à ma pratique, laquelle a débuté en 1991; Glaude, comme Janet avant lui, fait état des capacités du subconscient à emmagasiner les expériences et les connaissances dont le conscient n’a pas un besoin permanent mais lesquelles continuent de se manifester dans les comportements de l’individu.  

Dans le récit de vie émotionnel, c’est le vécu subjectif qui compte
Il m’arrive d’avoir plus d’un membre d’une famille en thérapie. Deux individus peuvent regarder la même scène et voir les choses différemment. Il y a bien sûr certains éléments de corrélation dans le vécu, mais certains facteurs mentaux prédéterminés vont influencer ce que chaque individu perçoit et la manière dont il y répond. Il est important de rappeler que ce qui importe dans ce récit de vie émotionnel, c’est le vécu subjectif et non le vécu historique, ce qui influe sur la manière d’aborder l’histoire des membres individuels d’une même famille. Chacun dans cette thérapie a droit à son vécu.

La santé émotionnelle s'améliore
En thérapie du tunnel, la prise de conscience a lieu quand un phénomène inconscient, devenu conscient, est « pris en charge », en s’intégrant au MOI pour renforcer l’individu. Quand l’individu met à jour ses conflits intérieurs en thérapie du tunnel au lieu de les nier ou de les refouler…ou de les répéter sans le savoir, d’importants fragments de personnalité sont récupérés et la santé émotionnelle en bénéficie. Évacuer la charge somatique permet à l’état de stress qui était actif dans le système nerveux de se dissoudre. De plus, la prise de conscience réussie conduit l’individu vers de nouvelles actions, vers de nouvelles libertés. 


Message de Lorraine Loranger
Dans une société qui confond vitesse et résultats, ceux qui apprennent à ralentir vivent mieux le présent dans toute sa capacité. Ma pratique propose plusieurs ateliers pour la gestion de stress: apprivoiser le récit de vie, la communication non-verbale et prochainement la relaxation sensorielle avec 16 thèmes différents sont parmi les plus utiles. Des conférences sur la gestion de stress sont disponibles sur demande.

Commencez chaque journée comme étant une nouvelle journée, trouvez votre destinée, croyez en qui vous êtes et en qui vous voulez devenir.

Créez la vie que vous désirez. Commencez votre trajet avec une démarche puissante en possibilités...celle d’une nouvelle vie…la vie que vous voulez…retrouvez votre pouvoir  pour prendre en charge votre destinée. 

Merci de soutenir la mission éducative de Lorraine Loranger en transférant ce communiqué à vos contacts intéressés.


























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