vendredi 26 avril 2013

La loi du silence a différents impacts

Des histoires vraies, dramatiques illustrent des histoires de gens qui se débattent avec l'imposition de la loi du silence. Ces histoires font souffrir chaque membre du clan à différents niveaux. Les exemples donnés ci-dessous proviennent de différentes histoires familiales cueillies lors des ateliers sur les « secrets de famille ». Elles ne sont pas les seules, et les mêmes schémas familiaux  (patterns) auraient pu avoir d’autres répercussions, mais l’aspect unique de ces histoires fait apparaître des destins qui se rapportent à la part d’inconscient en chacun de nous.

Les répercussions des secrets de famille
Toutes les familles abritent des secrets qui ont des répercussions imprévisibles de génération en génération. L'origine des secrets de famille ne dépend pas de la malveillance de l'un ou l'autre. C'est sensitif et complexe. La gravité du secret réside non seulement dans l’importance de celui-ci mais aussi dans l’insistance de le cacher. Ces « passés occultés ou tus », ces « trous de mémoire » choisissent les porteurs de nos nombreuses souffrances pour préserver l’image et les mythes d’une famille

Les histoires cachées sont mises en actes par les faiblesses laissées par les secrets des ancêtres
La transmission peut s'opérer négativement à travers les histoires qui sont cachées, et ensuite mises en actes par les faiblesses laissées pour ses ayants droits par les secrets des ancêtres. Dans une tentative d'échapper à son propriétaire, il n’est pas rare que certains responsables des secrets les mieux gardés auront recours à la dissociation. Ce mécanisme inconscient sépare le psychisme en deux, (les deux parties ne peuvent communiquer entre elles), mettant ainsi la personnalité à l'abri.

La loi du silence fait souffrir chaque membre du clan
La transmission d’un contenu peut être traumatique, car il s'agit d'un don mais aussi d'une dette. Le processus de symbolisation-le rôle des transmissions entre les générations, des communications, des secrets, des répétitions, de la filiation qui concerne les rapports dans la famille et des liens transgénérationnels est ainsi étroitement mêlé à travers les protagonistes de l’arbre familial.

Le secret parle d'une souffrance innommable
Le secret va quand même transpirer. Des attitudes étranges ou des comportements anxieux des parents, les phrases équivoques, les mimiques et les voix qui s’altèrent quand on évoque certains événements, sont autant de façons dont l’enfant entendra inconsciemment qu’il y a un secret dans l’air…et une souffrance innommable. 

« Chacun construit son psychisme, ses repères personnels » 
Chaque membre d’une même famille sera touché différemment. « Chacun construit son psychisme, ses repères personnels » explique Serge Tisseron. Ce qu’on refuse de mettre en mots, on va le mettre en actes, en comportements, en malaises et en maladies. Les générations vont aussi réagir différemment car les secrets pèsent autrement dans la continuité.

Ne plus avoir à gérer les malheurs de la famille
La révélation du secret ne garantit pas d’en guérir, mais en empruntant le chemin de la thérapie, les personnes parviennent finalement à l’intégrer pour ne plus avoir à gérer les malheurs passés de leur famille.  

Injustices/violence et clivage
La violence cause un traumatisme physique ou émotif qui peut nuire à la faculté d'une personne à se sentir en sécurité dans son environnement. L'individu peut avoir vécu un seul événement violent traumatisant et en être affecté. La famille dont il est question ci-dessous en est affectée tous les jours.

Le père de Margot a protégé son fils aîné, Pierre-André. Il a battu sa femme et ses autres enfants. Personne ne pouvait deviner quand les coups pleuvraient. Quand il décapsulait une bière, le plus vieux était convié à la partager. À 16 ans, P-A a fait preuve de violence en abusant sexuellement Margot. Personne n’est intervenu. Cette communication non-verbale a donné son aval à l'abus qui a continué comme si de rien n'était.

Joseph, l’autre garçon, a reçu un diagnostic de schizophrénie à l’âge de 17 ans. Pierre-André s’est suicidé au volant du camion du père laissant une note derrière pour expliquer son ras-le-bol. Il n’avait pas encore 18 ans.

Les mauvais traitements ont continué. Margot s’est sauvée de la maison et est devenue écrivaine. Elle a fait de nombreux séjours en désintoxication et plusieurs dépressions.

Aucun des enfants n’a eu d’enfants et la mère de Margot a fini par faire une dépression majeure : elle vit maintenant dans un centre fermé. Elle a choisi, pour ainsi dire, l'oubli sélectif.

Sexualité et répétitions
Nous savons tous que d'une personne à l'autre les façons d'interpréter la réalité peuvent varier. Par contre, la réalité imposée par la société dans laquelle nous évoluons quotidiennement est la même pour tous même si chacun interprète sa réalité. Personne ne peut se défiler face aux normes sociétales. Même si elle les interprète individuellement, et donc subjectivement, dans une même société, tous ont reçu la même éducation. 

Chaque être humain cherche à comprendre les faits et le monde qui l'entoure. Il adopte alors un certain point de vue et tend à le généraliser à l'ensemble de sa réalité.

Des histoires cachées qui agissent sur l’identité
Le père d’une famille qu’on appelle communément « tricotée serrée » a tripoté ses deux filles. Personne sauf elles ne le sait. Cet homme a abusé de la confiance de ses enfants en les touchant sexuellement et en disant qu'il s'est mépris sur la personne. Je doute qu'il puisse invoquer l'erreur. Ce qui fait défaut dans l'interprétation, c'est que le geste s'est produit deux fois. 

Mais pour les filles...Comment arrive-t-on à protéger ses enfants? Ses petits-enfants? Comment faire pour assurer leur sécurité?

L’erreur dont on n’a jamais parlé a laissé des traces : au moins un des enfants des filles a été agressé par le grand-père paternel. S’il y en a d’autres, on n’a que des soupçons à cause de comportements aliénants. Les liens de confiance sont toutefois rompus.

Transgression morale et identité
Le rapport à l’histoire familiale est un élément majeur de valorisation ou d’invalidation, de fierté ou de honte, d’intégration et de différenciation. L’impact de certains événements comme la guerre marque d’une façon indélébile les enfants et leurs descendants. 

Le père de Louis a dissimulé son rôle au sein de la résistance française pendant la 2e guerre mondiale. Par peur de représailles, il a changé de nom. À partir de ses 20 ans, Louis, petit délinquant, a changé de nom et de villes pour éviter les conséquences de ses actes. Louis apprend l’histoire de son père alors qu’il est en train de faire son génosociogramme.  La logique de répétition le condamne à reproduire par identification (sentiment de danger de se faire prendre).

Pauvreté/itinérance et la honte
Lynne est une femme de cinquante ans, née dans une famille de deux enfants. Elle en est la cadette. Elle est une femme pleine de vie en même temps qu’elle fait preuve d’une grande réserve. Elle ne dit d’elle que ce qu’elle veut bien et à qui elle veut. Son père a abandonné femme et enfants alors qu’elle avait huit ans. Sa mère a trimé dur pour élever ses enfants. Plus tard, alors qu’elle est une jeune adulte, elle a appris que son père était devenu itinérant.

Un sentiment de honte permanent 
Comme Lynne, plusieurs personnes vivent un sentiment de honte permanent sans en avoir véritablement conscience. Les personnes qui vivent la honte sentent la menace d’être mise à nu. La peur de révéler ce qu’elles voudraient cacher aux yeux des autres est la crainte de voir leur faiblesse exhibée. Ni elle ni l’autre n’ont eu d’enfants.

Rompre avec la famille n'est pas vraiment une solution 
Rompre avec la famille peut sembler une solution mais on se verra ainsi amputé d’une partie de soi. De plus, comme on continue de porter le secret, il y a encore la possibilité des répétitions. Prendre soin de sa souffrance ne permet pas de changer l’histoire, mais cela peut changer la façon dont l’histoire agit sur soi.

Le "récit" de la famille crée et renforce les liens familiaux
Le "récit" de la famille-le fait de lier les événements et les êtres les uns aux autres en une histoire-est ce qui crée et renforce les liens, à nos parents, à nos enfants, à nos concitoyens. 

Quand ces liens sont rompus, coupés ou rendus impossibles, des facteurs s'activent à notre insu, premièrement parce qu'il est impossible de se libérer totalement de tout déterminisme biologique, et deuxièmement,  l'incapacité d'avoir des réponses claires crée   doute où peuvent s'infiltrer des réponses dans l'imaginaire pires que la vérité. 

La démarche de la thérapie du tunnel avec le subconscient ne ravive que les blessures affectives qu’il est capable de confronter.

Les douleurs psychologiques et spirituelles mettent en jeu des instances complexes. Quand il y a secrets, les éléments de doute sont déjà connus et la recherche se fait hors de la thérapie.

La thérapie consiste essentiellement à "nettoyer" le tunnel, c'est-à-dire, à intégrer les réminiscences traumatiques qui sont à l'origine des problèmes vécus par le client. Les émotions du passé cessent alors de nuire. L’unification personnelle qui en résulte amènera la personne  à se sentir chez elle. Faits, gestes et paroles ne seront plus en décalage. Les contradictions qui semblaient insurmontables ne résisteront pas à l’unification du SOI.

Par la suite, divers outils permettent de refaire les programmes de vie, les systèmes de croyances, la manière d’anticiper l’existence qui dictent les comportements et qui forgent le caractère et qui déterminent la réalité perçue.

La santé émotionnelle s'améliore
En thérapie du tunnel, la prise de conscience a lieu quand un phénomène inconscient, devenu conscient, est « pris en charge », en s’intégrant au MOI pour renforcer l’individu. Quand l’individu met à jour ses conflits intérieurs en thérapie du tunnel au lieu de les nier ou de les refouler…ou de les répéter sans le savoir, d’importants fragments de personnalité sont récupérés et la santé émotionnelle en bénéficie. Évacuer la charge somatique permet à l’état de stress actif dans le système nerveux de se dissoudreDe plus, la prise de conscience réussie conduit l’individu vers de nouvelles actions, vers de nouvelles libertés. 

BIBLIOGRAPHIE
Berne, Éric (1977) « Que dites-vous après avoir dit bonjour? » Évreux, Tchou Éditeur.

Bradshaw, John (1997) La famille et ses secrets : Ce que vous ne savez pas peut vous faire du mal Éditions Flammarion.

Langlois, Doris et Lise (2005) La psycho généalogie : Transformer son héritage psychologique, Les Éditions de l’homme.

Tisseron, Serge (1999) Nos secrets de famille, Ramsay.


Message de Lorraine Loranger
Dans une société qui confond vitesse et résultats, ceux qui apprennent à ralentir vivent mieux le présent dans toute sa capacité. Ma pratique propose plusieurs ateliers pour la gestion de stress: apprivoiser le récit de vie, la communication non-verbale et prochainement la relaxation sensorielle avec 16 thèmes différents sont parmi les plus utiles. Des conférences sur la gestion de stress sont disponibles sur demande.

Commencez chaque journée comme étant une nouvelle journée, trouvez votre destinée, croyez en qui vous êtes et en qui vous voulez devenir.

Créez la vie que vous désirez. Commencez votre trajet avec une démarche puissante en possibilités...celle d’une nouvelle vie…la vie que vous voulez…retrouvez votre pouvoir  pour prendre en charge votre destinée. 

Merci de soutenir la mission éducative de Lorraine Loranger en transférant ce communiqué à vos contacts intéressés.


jeudi 25 avril 2013

La honte et la culpabilité liées au secret occasionnent un enfermement douloureux

La honte et la culpabilité occasionnent un douloureux enfermement
La création et la maintenance d’un secret visent avant tout à dissimuler ce qui fait honte à la famille, que ce soit un traumatisme, un vol, un viol, une maladie mentale, une carrière de hors-la-loi, une perte d’argent, une fille-mère ou un enfant de fille-mère, une adoption, une identité sexuelle, une maladie honteuse, l'alcoolisme, la toxicomanie, les jeux de chance, une vie alternative dans la mafia ou  l'espionnage. Comme on s’en doute, les secrets de famille sont créés ou gardés pour trois raisons principales: la honte (le regard d’autrui, la réputation), une émotion dominante comme la peur (peur de rejet) ou le désir de protéger les êtres chers (la peur de causer plus de tort que de bien). Avec, souvent, le résultat contraire...

Mieux comprendre les enjeux individuels et familiaux
Le but de rechercher « les secrets de famille » est de mieux comprendre les enjeux individuels et familiaux et pour dépasser une vision étriquée des événements par le mensonge. Le secret, selon Juliette Allais, est maintenu par quelqu'un qui a un rôle stratégique dans la famille. Les questions de la "loi" et d'éthique partent d'une intention de couvrir une "transgression" ou encore "ce qui est inacceptable". La motivation pour cacher quelque partie de la vie que ce soit est le désir de protéger et de mettre à l’abri ses enfants contre la souffrance mais aussi pour s’éviter de ressasser des souvenirs douloureux et de devoir répondre à des questions embarrassantes. L'intention réparatrice donnera lieu à une mise en scène servant de protection émotionnelle de soi et des autres.

Le "secret" est susceptible de suinter
Quand on cache des éléments de l'histoire familiale en racontant n'importe quoi pour "couvrir" ce qui a toujours été caché, certains des descendants sont susceptible de manifester des symptômes de "mal de vivre" qui s'apparentent étrangement au déclenchement des crises menant à l'internement psychiatrique du grand-père. Le secret couvé et altéré par un mensonge pour camoufler les problèmes de santé mentale dans la famille va suinter parce que les membres de la famille doivent refoulés ce qui fait l'objet du tabou.

Le "récit" de la famille est ce qui crée et renforce les liens
Le "récit" de la famille-le fait de lier les événements et les êtres les uns aux autres en une histoire-est ce qui crée et renforce les liens, à nos parents, à nos enfants, à nos concitoyens. Quand ces liens sont rompus, coupés ou rendus impossibles, des facteurs s'activent à notre insu, premièrement parce qu'il est impossible de se libérer totalement de tout déterminisme biologique, et deuxièmement,  l'incapacité d'avoir des réponses claires crée un doute où peut s'infiltrer des réponses dans l'imaginaire pires que la vérité. 

Les histoires cachées mises en actes 
La transmission peut s'opérer négativement à travers les histoires qui sont cachées, et ensuite mises en actes par les faiblesses laissées pour ses ayants droits par les secrets des ancêtres. La transmission peut être traumatique, car il s'agit d'un don mais aussi d'une dette. Le processus de symbolisation-le rôle des transmissions, des communications, des secrets, des répétitions, de la filiation et des liens transgénérationnels est ainsi étroitement mêlé à travers les protagonistes de l’arbre familial.

Pour dépasser une vision étriquée des événements par le mensonge
Avant d’entreprendre une telle démarche, il convient tout de même de se poser les bonnes questions : Que cherchons-nous à résoudre? Quel contexte la découverte des secrets permettra-t-il d’élucider?  Est-ce que le dévoilement du/des secret(s) permettra de donner un sens à un événement, une circonstance, une situation ou une déception?

La question du respect et de la confiance
Les loyautés invisibles sous la forme des secrets familiaux nous révèlent des aspects de notre environnement émotif. La question du respect et de la confiance revient souvent dans la découverte et la révélation. La perception des forces et des faiblesses divisent les « clans » entre « ceux qui savent » et « ceux qui ne savent pas » dans une même famille.

Le sentiment d’exclusion 
Le sentiment d’exclusion que cela fait vivre à « ceux qui ne savent pas » est exacerbé par le fait qu’ils peuvent imaginer qu’il leur « manque » quelque chose pour faire partie de la famille.  Ce rejet, sans doute involontaire de la part des «initiés » a des effets mal ou non anticipés.

Les enfants nous imitent
Les enfants apprennent à nous imiter en camouflant leurs propres problèmes. Ils se privent alors de notre réconfort, de notre compréhension et de notre support et soutien. Quand nous acceptons de montrer nos vulnérabilités (incluant nos secrets), ils en arrivent à faire de même. Les non-dits font taches: nous sommes façonnés par l'absence de mémoire. La communication non-verbale renforce le secret.

Le secret se vit dans le senti
Le sentiment de "compter pour peu" pour faire partie de ceux de ceux qui connaissent le secret se vit dans le senti. Révéler des pans de vie cachés permet à nos enfants de mieux se définir et parfois, de mieux cerner d’où ils viennent. Ne pas révéler ses secrets, c’est dire à nos enfants qu’il faut cacher nos échecs et nos erreurs de parcours et que ceux qui font des erreurs ne sont que des « misérables ».

L’information manipulée suscite des questionnements 
Un secret est une circonstance contraignante. Quand l’information est manipulée, cela suscite des questionnements de telle sorte que le « secret » finit par avoir « un droit de cité » pour submerger l’individu de honte et de culpabilité. Les répercussions émotionnelles sont multiples. 

La solitude est un piètre compagnon
Celui ou celle qui vit dans le secret doit se retenir de dire; de plus il doit cacher, faire semblant, raconter n’importe quoi dès qu’on se rapproche du secret. Que dire de l’absence de spontanéité, d’un manque flagrant de transparence. Pour la santé, la tranquillité d’esprit et l’incapacité de demander aide et soutien, la solitude est un piètre compagnon et occasionne un sentiment douloureux d’enfermement. 

La simple vérité est un droit
Il est évident que quand il s’agit d’un secret lié à la paternité, il conditionne à un certain point l’état de santé (antécédents médicaux) et la capacité d’apprentissage (lié au savoir). Le parent peut s’imaginer qu’il lui évite de souffrir, mais l’enfant voit ou perçoit les signes qui alertent sa sensibilité, lui posent question, et le confrontent à sa légitimité dans sa famille.  La simple vérité est un droit. Il semble que nous nous compliquions la vie et que l’on risque de ce fait d’éprouver une grande responsabilité et une pression inconsciente.

Les attitudes de déni causent de multiples dommages
Le secret sert-il vraiment à oublier le secret? Certains le croient, disant que les mauvaises choses appartiennent au passé et qu’il faut regarder droit devant soi pour continuer à vivre. Mais les attitudes de déni par la structure familiale causent de multiples dommages et engendrent d’autres secrets. Les secrets les mieux gardés contribuent à une difficulté de communiquer sur plusieurs plans créant des impasses relationnelles. 

Éloi est né après la séparation de ses parents. Il n'a jamais su que son père battait sa mère quand il était dans le ventre de sa mère. Ce secret lui est révélé lors d'une session de thérapie du tunnel. Il a senti les coups, entendu les bruits. 


« Le secret va jouer un rôle d’écran : toutes les manifestations de l’environnement seront interprétés en fonction de lui ou en relation avec son contenu » (Jacques Salomé).

Les manifestations du secret se révèlent par des signaux 
La peur des « qu’en dira-t-on » a souvent été le moteur des cachotteries et de la dissimulation. Le système familial réagit en renforçant un rôle établi pour le sujet de secret, confortant ceux qui ont intérêt à le garder.  On ne pourra décoder les manifestations du secret que par les signaux : malaises, maladies, accidents, agressivité, allant jusqu’au suicide.

Les personnes impliquées demeurent fidèles à un système familial aliénant
Le déni a pour but de survivre. Par contre, "le secret" aura tendance à s'exprimer dès la deuxième génération. Les gains secondaires liés à la sécurité semblent être la raison principale pour laquelle les personnes impliquées demeurent fidèles à un système familial aliénant.

Les gains secondaires et les avantages liés à maintenir le secret
La mise en évidence des gains secondaires et des avantages liés à la maintenance du secret fait partie de la démarche de compréhension quand nous arrivons sur de telles informations en thérapie du tunnel.

La démarche de la thérapie du tunnel avec le subconscient ne ravive que les blessures affectives qu’il est capable de confronter.

La honte intériorisée autour de dilemmes particuliers doit être assimilée
Les douleurs émotionnelles et spirituelles sont plus longues à guérir que les souffrances corporelles car elles mettent en jeu des instances plus complexes. La "honte" est intériorisée dans le temps autour de dilemmes particuliers et doit être assimilée. Cette expérience inachevée cherche à se compléter. Quand il y a "secrets", les éléments de doute sont déjà connus et la recherche se fait hors de la thérapie. 

Par la suite, divers outils permettent de refaire les programmes de vie, les systèmes de croyances, la manière d’anticiper l’existence qui dictent les comportements et qui forgent le caractère et qui déterminent la réalité perçue.

La thérapie consiste essentiellement à "nettoyer" le tunnel, c'est-à-dire, à intégrer les réminiscences traumatiques qui sont à l'origine des problèmes vécus par le client. Les émotions du passé cessent alors de nuire.

La santé émotionnelle s'améliore
En thérapie du tunnel, la prise de conscience a lieu quand un phénomène inconscient, devenu conscient, est « pris en charge », en s’intégrant au MOI pour renforcer l’individu. Quand l’individu met à jour ses conflits intérieurs en thérapie du tunnel au lieu de les nier ou de les refouler…ou de les répéter sans le savoir, d’importants fragments de personnalité sont récupérés et la santé émotionnelle en bénéficie. Évacuer la charge somatique permet à l’état de stress actif dans le système nerveux de se dissoudre. De plus, la prise de conscience réussie conduit l’individu vers de nouvelles actions, vers de nouvelles libertés. 

Bibliographie
De Gaulejac, Vincent, (1999), L'histoire en héritage, Desclée de Brouwer.

Couvert, Barbara, (2000), Au cœur du secret de famille, Desclée de Brouwer.

Imber-Black, Evan, (1999), Le Poids des secrets de famille, Robert Laffont, coll. Réponses.

Schützenberger, Anne Ancelin, (1998), Aïe, mes aïeux!, Desclée de Brouwer.

Tisseron, Serge, (1997), Secrets de famille, mode d’emploi: quand et comment faut-il leur parler?, Marabout, coll. Savoir pratique. 


Message de Lorraine Loranger
Dans une société qui confond vitesse et résultats, ceux qui apprennent à ralentir vivent mieux le présent dans toute sa capacité. Ma pratique propose plusieurs ateliers pour la gestion de stress: apprivoiser le récit de vie, la communication non-verbale et prochainement la relaxation sensorielle avec 16 thèmes différents sont parmi les plus utiles. Des conférences sur la gestion de stress sont disponibles sur demande.

Commencez chaque journée comme étant une nouvelle journée, trouvez votre destinée, croyez en qui vous êtes et en qui vous voulez devenir.

Créez la vie que vous désirez. Commencez votre trajet avec une démarche puissante en possibilités...celle d’une nouvelle vie…la vie que vous voulez…retrouvez votre pouvoir  pour prendre en charge votre destinée. 

Merci de soutenir la mission éducative de Lorraine Loranger en transférant ce communiqué à vos contacts intéressés.


mercredi 24 avril 2013

Les querelles de famille donnent des indices sur la nature des secrets de famille

Les querelles de famille font allusion assez souvent à des abandons, à de graves problèmes d'argent ou de sa dilapidation et de situations familiales troublantes qui ont laissé des trous dans la mémoire de ses membres. 


La psycho-généalogie émerge de différentes écoles de pensée
La psychogénéalogie possède la particularité d’intégrer différentes théories, différentes écoles de pensée et son but est de relever et de remettre le fardeau familial pour un lâcher prise individuel.

La recherche des secrets de famille
La recherche des secrets de famille présente certains avantages pour compléter la connaissance des relations familiales toxiques. La transmission des conflits non-résolus et leur contenu ont souvent les traumatismes comme point de départ. Pour chaque individu de la cellule familiale, c'est sa capacité de pouvoir se construire des représentations personnelles de ses expériences du monde, celles qu’on lui a raconté et celles qu’il a vécu. Quand quelque chose lui est caché, il y a un contexte et le secret s'inscrit dans un vécu qui a une influence certaine sur tous les membres de la famille.

Les histoires cachées mises en actes 
La transmission peut s'opérer négativement à travers les histoires qui sont cachées, et ensuite mises en actes par les faiblesses laissées pour ses ayants droits par les secrets des ancêtres. La transmission peut être traumatique, car il s'agit d'un don mais aussi d'une dette. Le processus de symbolisation-le rôle des transmissions, des communications, des secrets, des répétitions, de la filiation et des liens transgénérationnels est ainsi étroitement mêlé à travers les protagonistes de l’arbre familial.

L'enfant doit bénéficier de la sécurité affective du parent
C’est pourquoi, lorsque cette capacité est mise à l’épreuve par un secret gardé par la famille, les questions douloureuses de l’enfant demeurent. L’inconfort d’expliquer à son enfant peut être souffrant, mais s’ils établissent une vraie communication avec l’enfant, celui-ci pourra se construire et bénéficier de la sécurité affective du parent. Le "récit" de la famille-le fait de lier les événements et les êtres les uns aux autres en une histoire-est ce qui crée et renforce les liens.

Ghislain Devroede raconte l'histoire d'un jeune homme qui lui confie que son père ne l'aime pas. Selon ses dires, son père est un homme bon. Il informe le père mourant de la confidence reçue. Père et fils  se parlent plusieurs heures et le père meurt en paix. Le jeune homme est sûrement rempli.

Françoise Dolto écrivait :
« Tout enfant est obligé de supporter le climat dans lequel il grandit, mais aussi les effets pathogènes, restés en séquelles, du passé pathologique de sa mère et de son père ».

Le lien d’attachement aux ascendants 
On dirait bien que le lien d’attachement aux ascendants par le sentiment d’appartenance de la pyramide de Maslow se traduit par des loyautés plus ou moins conscientes et plus ou moins conflictuelles. Lors des décès, les loyautés s’articulent surtout autour des biens mais il y a les souvenirs les plus lointains, les rêves, les espoirs, les craintes, les joies, les souffrances; le travail, les relations du défunt, qui susciteront des réactions. Les querelles de famille agissent aussi parfois comme un écran, une diversion pour détourner l'attention des véritables enjeux de la souffrance des membres d'une famille.

Dans une certaine mesure, le décès sert parfois de catharsis, délivrant les membres de la famille de leurs angoisses, le lien d’appartenance étant truffé d’obligations.

Comprendre et saisir les enjeux personnels
Quand un problème présente des similitudes avec une problématique familiale, il ne s’agit pas de solutionner les problèmes des ascendants mais de comprendre pour mieux saisir les enjeux personnels des individus qui restent derrière en lien avec leur santé émotionnelle. Cela se révèle beaucoup au niveau de la santé physique mais également au niveau de la psyché. On n'a qu'à écouter les communications souffrantes sur la réception du testament pour entendre les non-dits ou ce qui illustre les malaises familiaux. Les conflits non-résolus s'amplifient et s'intensifient de telle sorte que des familles se sont scindées pour toujours.

Des liens étroits, des non-dits actifs entre les générations
Tout se passe comme s’il y avait des liens étroits, des non-dits actifs entre les générations. Marion s’est laissé convaincre par son généraliste que son problème de « constipation » est "de famille"; cela passe pour une vérité, mais quand Marion fait sa thérapie du tunnel, elle comprend que l’abus sexuel subi toute petite est le lot des femmes de sa lignée maternelle, ce que toutes confirmèrent.

« Elles se plaignent de maux de ventre, de constipation, de diarrhée, mais elles ne disent pas les mots nécessaires pour exprimer leur souffrance d'enfants « abusés ». »

Des règlements de comptes lient les aïeux à leurs descendants
Cette régulation interne dans le groupe familial se manifeste souvent par « des règlements de comptes » entre ses différents membres. Selon Anne Ancelin-Schutzenberger, « on dirait bien que les descendants sont liés par les actes de leurs aïeux ». 

Les deux lignées parentales ont des attentes bien différentes
Chaque enfant est issu de deux lignées parentales, lesquelles peuvent avoir des attentes bien différentes. Le couple parental pourra proposer à l’enfant des médiations pour résoudre les conflits. Malheureusement, l’enfant doit choisir un côté ou l’autre quitte à trahir l’un de ses deux parents. Quand les attentes sont peu claires ou opposées, l’enfant ne peut choisir de façon implicite. C’est alors qu’un clivage inconscient provoquant des déchirements internes dans les loyautés se manifestera.

Le « secret » divise le clan familial
Ça se voit souvent dans les grandes familles, certains enfants se retirant de la famille alors que dans d’autres familles, les clans se divisent pour illustrer ce clivage dû au « secret » de la famille.

La recherche d’équilibre implique toute la famille
La recherche d’équilibre implique tous les membres d’une même famille. Par exemple, quand une injustice a été commise sans être réparée, elle atteint l’« équilibre familial ». On n’a qu’à regarder les querelles familiales qui entretiennent les sentiments d’injustice et du ressentiment. Cette même structure alimenterait l’apparition des « victimes », des « boucs émissaires » ou les « malades désignés ». Les symptômes liés à l’histoire familiale ont pour but d’amener un des membres « à payer ».

La dette de loyauté familiale
Même quand les parents gardant le secret ont réussi à éclipser la dette, elle est restée en eux. Le travail analytique doit être fait pour que la dette ne soit pas un poids qu’un des enfants devra exprimer.

Les injustices accumulées lors des générations précédentes
La consanguinité mais également une transmission de dettes ou des injustices accumulées non-réglées lors des générations précédentes sont à la base de la loyauté familiale. Celles-ci ne disparaissent pas. Plusieurs mots pour en parler caractérisent les relations dans l’histoire des personnes et des familles : émulation, subordination, hostilité, exclusion.

Il est assez fréquent de remarquer que les membres d’une même famille présentent des similitudes frappantes sur le plan de la structure familiale, des relations interpersonnelles, de l'emploi du temps et de l'argent, de la hiérarchie des valeurs, et du sens de la communauté entre eux.

Résignation et fatalisme fondés sur les dures réalités
Quand on connaît plusieurs membres d’une même famille malheureuse, on se rend vite compte que chacun partage un sens de la résignation et un fatalisme fondés sur les dures réalités de leur existence. C'est le cas de la mère de Margot qui a choisi l'oubli.

Les croyances familiales réservent des destins particuliers 
D’autres familles feront l’apologie de leur croyance en la supériorité masculine qui atteint sa cristallisation dans le culte de la masculinité, et sa conséquence chez la femme, le complexe du martyre. Les garçons seront éduqués, mais pas les filles. Ce n'est qu'un exemple parmi tant d'autres. 

Des limites s’enlèvent pour rendre les ressources plus disponibles
La réconciliation avec les événements du passé occasionne un lâcher prise qui permet à l’individu de recommencer à regarder en avant et à agir dans l’ici et Maintenant. Somme toute, la personne qui consulte se guérit elle-même en utilisant plus de ses ressources découvertes au moyen de la thérapie du tunnel. Des limites s’enlèvent grâce à l’aide du subconscient et rendent alors plus disponibles les ressources inutilisables auparavant.

Témoignage de Pierrette


Bonjour Lorraine,
Comme tu le sais, ma famille couve tout par en dessous. On connaît pas ça des chicanes, mais c'est des guerres sur presque tout. Ça revient par la bande souvent. Le pire, c'est que même quand quelque sujet fait bondir certains, après tout se referme à nouveau jusqu'à la prochaine fois.
Un exemple: la fille de ma soeur a décidé d'aller habiter avec son chum. Chez nous, ça ne se fait pas. Mon frère est allé parler "dans le casque" à ma soeur, elle est sortie de ses gonds, sa fille a fait ce qu'elle voulait. Tout le monde s'est retourné contre elle et plus personne ne lui parlait. Elle n'avait pas été mise au courant de la conversation entre sa mère et notre frère. Et depuis, quand il y a des rencontres de famille, personne n'en parle. Quasiment comme si elle n'existait pas. 
J'essaie de parler de ce qui se passe dans la modernité, mais pour le moment, je ne suis pas entendue. Quand je regarde ce qui se passe, je me dis que c'est inutile de tenter de changer quoi que ce soit. La famille, c'est important mais je me concentre surtout sur ma famille, sur la création de bons liens avec les miens. Merci de tout recevoir comme tu le fais. Bien sûr, tu es au-dessus de la mêlée, mais ça fait tellement de bien d'être comprise dans nos vécus.


Message de Lorraine Loranger
Dans une société qui confond vitesse et résultats, ceux qui apprennent à ralentir vivent mieux le présent dans toute sa capacité. Ma pratique propose plusieurs ateliers pour la gestion de stress: apprivoiser le récit de vie, la communication non-verbale et prochainement la relaxation sensorielle avec 16 thèmes différents sont parmi les plus utiles. Des conférences sur la gestion de stress sont disponibles sur demande.

Commencez chaque journée comme étant une nouvelle journée, trouvez votre destinée, croyez en qui vous êtes et en qui vous voulez devenir.

Créez la vie que vous désirez. Commencez votre trajet avec une démarche puissante en possibilités...celle d’une nouvelle vie…la vie que vous voulez…retrouvez votre pouvoir  pour prendre en charge votre destinée. 

Merci de soutenir la mission éducative de Lorraine Loranger en transférant ce communiqué à vos contacts intéressés.










mardi 23 avril 2013

La mise à jour des secrets de famille pour dénouer des impasses

Les "trous" que créent les secrets sur les échecs de vie, les problèmes de divorce, les familles recomposées, laissent plusieurs membres dans un questionnement.

La famille désigne un ensemble de personnes unies par des liens de parenté (Gide). Chacun la considère une valeur sûre, capable de permettre de se réaliser et d'obtenir ainsi le bonheur. Même quand la "famille" semble une réalité bien admise, elle peut être source de souffrances. Chacun sait que converser sur la famille n'est jamais neutre. Chaque famille a vécu des "stress" dont elle n'a jamais parlé.

Le dictionnaire donne trois définitions du mot « secret » : ce sont trois manières de saisir ce qu’est un secret : 1- ce qui est délibérément dissimulé; 2- ce qu’on ne sait pas; 3- ce qui reste à découvrir.

Le sentiment d’appartenance est responsable de la loyauté inconsciente de l’individu envers son « clan »
Selon les experts sur « les secrets de famille », le sentiment d’appartenance dans la pyramide de Maslow est responsable de la loyauté inconsciente de l’individu envers son « clan » et il génère la répétition inconsciente de destins similaires dans une même famille. Pour ne donner qu’un exemple, des enfants se priveront d’éducation si leurs parents sont peu éduqués. C’est un acte de loyauté. C’est un acte d’appartenance.

Les histoires cachées mises en actes 
La transmission peut s'opérer négativement à travers les histoires qui sont cachées, et ensuite mises en actes par les faiblesses laissées pour ses ayants droits par les secrets des ancêtres. La transmission peut être traumatique, car il s'agit d'un don mais aussi d'une dette. Le processus de symbolisation-le rôle des transmissions, des communications, des secrets, des répétitions, de la filiation et des liens transgénérationnels est ainsi étroitement mêlé à travers les protagonistes de l’arbre familial.

La situation de transmission doit être acceptée pour fonctionner
Celui qui adopte un comportement différent dans la famille sera perçu comme le « mouton noir ». L'enfant bénéficie de la situation de transmission s’il accepte d’être en situation de recevoir la transmission et est capable d'intégrer ses expériences nouvelles à l'ensemble de sa personnalité. Les noeuds familiaux ont beau jeu lorsque le secret n'est jamais élucidé.

Prisonnier d’un secret, prisonnier d'une vie
Plusieurs personnes utilisent la psycho-généalogie dans leur quête de renseignements quand ils se sentent prisonniers d’un secret. Certains clients en thérapie du tunnel veulent élucider surtout les secrets inavouables, liés au contexte historique socio-culturel. Il n'est pas rare que liens toxiques et leurs effets sur le corps (psychosomatique et les maladies dites génétiques) soient faits. Les dates ne me préoccupent pas beaucoup, mais j’encourage tous ceux qui font cette démarche d’utiliser tout ce qui est disponible.

La conséquence de se relier à ses ascendants
Au début du travail en atelier sur les « secrets de famille », j’avais le goût d’explorer les conséquences de se relier à ses ascendants pour connaître davantage le projet parental, mais je me suis vite rendu compte  que d’être en contact avec ses ressentis affectifs, de mieux définir son identité pour éprouver plus d’équilibre vont au-delà du projet parental d’avoir un enfant.

Un « secret finit par peser sur tout le monde
Nous transportons notre famille, même lointaine, avec nous de par ses croyances et ses conflits élucidés ou non. Les parents ne savent pas toujours comment dire un « secret », mais quand ils n’en parlent pas du tout, il finit par peser sur tout le monde. Les non-dits sont normalisés lorsqu'il y a secret.

Les secrets plus de notre époque
Avec toutes les nouvelles technologies de fécondation de l’embryon, on a davantage tendance à cacher aux enfants le secret de leur conception. Les parents attendent le moment propice pour leur révéler la vérité parce qu'ils ont peur de blesser l'enfant mais surtout parce qu’ils ne savent pas comment s'y prendre. Ceux qui choisissent de garder le secret craignent que l'enfant l'apprenne de façon inattendue, ce qui est certes dommageable. Les situations bien réelles du secret de la conception existent aussi pour des enfants conçus conventionnellement. 

Un contenu caché et un interdit de dire
Un secret non-élucidé n'est pas seulement quelque chose que l'on ne dit pas : il porte à la fois sur un contenu caché et sur un interdit de dire. Il donne parfois à comprendre qu'il n’y a rien qui fasse l'objet d'un secret, comme quand on entretient le mythe qu’on se dit tout. Et rien n’est plus toxique que les secrets de famille. L’enfant imagine le pire, il les reprend donc à son compte sans savoir ce qu'il manifestera. De plus les non-dits provoquent son angoisse. Comme on ne dit rien, il ne peut en parler sous peine de voir la désapprobation des siens. Ce fut le cas de Sébastien, 4 ans. Sa mère partit pour l'hôpital et revint les bras vides et personne n'expliqua ce qui était arrivé. On en reparla plus jamais devant lui. Pendant des années, il fit des cauchemars où il se voyait disparaître dans un trou noir. Un jour, ce fut l'oubli.

Un secret de famille génère une répétition
Selon les croyances des psychanalystes, et psychologues et travailleurs sociaux, à partir du moment où il y a un secret, il y a répétition. Ceci s’expliquerait par le fait que l’enfant acquière une psychologie personnelle vers l'âge de trois ans, évoluant d'abord dans une psyché communautaire, celle de la famille et de ses codes secrets.

Les secrets organisés autour de traumatismes vécus par une génération
Les secrets sont souvent organisés autour de traumatismes vécus par une génération et incomplètement symbolisés par elle. Il peut s'agir de traumatismes privés comme des échecs financiers, comme un deuil, un abus sexuel, une mort par suicide, mais aussi collectifs comme une perte d'argent, la guerre ou une catastrophe naturelle.

Notre façon de saisir le « secret » 
John Bradshaw dit, que même si « elles ne sont pas inhérentes à tout secret, les notions de tromperie, de dissimulation, de mensonge, d’interdiction, de silence influencent directement notre façon de saisir le « secret ». La volonté de dissimulation peut être inconsciente et demeurer inconnu du sujet » ».

Les secrets influencent la vie de l’individu à son insu
Les questions restent sans réponses et influencent la vie de l’individu à son insu. Les secrets ont tendance à être maintenus sous couvercle durant plusieurs générations dans le but de protéger leurs ascendants.

L’enfant se sent obligé de réparer les fautes des autres
Comme l’enfant est également le récipient des projections familiales, il est parfois chargé de restaurer les rêves perdus de chacun. L’enfant qui sent la tristesse de ses parents pense que c’est à cause de lui, qu’ils ont honte de lui, et finalement, il s’invente plein d’histoires faute d’explications. Ces explications jouent un grand rôle dans la vie : il se sent coupable, il se sent obligé de réparer les fautes des autres. Il comprend tout à l’envers et c’est ainsi que les secrets se perpétuent.

Ce que le corps dit à notre insu
« Lié à une souffrance occultée, le secret existe néanmoins dans nos modes de communication tout à la fois verbale (ce que l’on dit pour cacher la vérité) et non-verbale (ce que le corps dit à notre insu). Il est à la fois ce qui est caché et ce qui révèle le mystère, ce qui n’existe pleinement qu’au moment où il disparaît ».

Une fidélité inconsciente aux drames de nos aïeux provoque des maux
L’hérédité, la génétique n’expliqueraient donc pas tout. Une fidélité inconsciente aux drames de nos aïeux provoquerait bien des maux, même des suicides. À travers le suintement des secrets, par des mots, des lapsus, des comportements, l’enfant absorbe la souffrance de son parent et il agit des comportements pour « dire » les drames, même ceux dont il ne sait rien.

Les « bagages transgénérationnels»
Cette fidélité se traduit souvent par des difficultés et des souffrances dont il cerne rarement la cause véritable (Catherine Labbé). Elle expliquerait d’ailleurs pourquoi Freud lui-même souffrait de terribles maux d’estomac avant d’aller manger chez sa mère chaque dimanche alors que son petit frère était mort d’une maladie d’estomac. Elle expliquerait aussi pourquoi Micheline Charest serait décédée lors d’une chirurgie…comme son père avant elle. On appelle ses liens les « bagages transgénérationnels».

Les schémas du passé  abordés permettent de dissoudre la menace
Les non-dits cachent souvent des questions de sexe et de mort. Au lieu de les fuir, le tissu familial abordé permet de dissoudre la menace de l’histoire et les schémas du passé qui causent obstacle. 

La place du transe-générationnel dans le développement de problèmes de santé
L’inconscient familial est un sujet fascinant pour des psychanalystes et des intervenants qui réfléchissent à la place du transgénérationnel dans le développement de la maladie, des échecs et des psychoses.

Après avoir étudié avec Anne Ancelin-Schutzenberger, « Aïe, mes aïeux », mon premier cours de psychogénéalogie d’avril à juin 2002 donne de la matière pour le travail que j'ai effectué en thérapie du tunnel.

Les étapes à prévoir pour dévoiler des secrets sont importantes
C’est d’abord et avant tout pour soi-même que l’on tente de mettre à jour le « secret ». La révélation demande de se préparer pour dire les bonnes choses aux bonnes personnes. Parce que c'est aussi une question de respect, les étapes à franchir sont d’autant plus importantes que le support est souvent inexistant quand on veut faire une telle démarche. Ce n’est pas pour rien que je suggère une démarche accompagnée par un professionnel qui travaille avec le récit de vie ou qui utilise le génosociogramme.

Sortir de sa prison intérieure pour se libérer des secrets
Il y a bien sûr un prix à payer pour garder un secret intact. Le secret toxique constitue les barreaux de la prison intérieure! Il est peut-être temps d’en sortir. La réconciliation avec les événements du passé occasionne un lâcher prise qui permet à l’individu de recommencer à regarder en avant et à agir dans l’Ici et Maintenant pour créer un avenir cohérent et à la mesure de ses rêves. 

Des limites s’enlèvent pour rendre plus disponibles les ressources
Somme toute, la personne qui consulte se guérit elle-même en utilisant dorénavant plus de ses ressources découvertes au moyen de la thérapie du tunnel. Des limites s’enlèvent grâce à l’aide du subconscient et rendent alors plus disponibles les ressources inutilisables auparavant.

BIBLIOGRAPHIE
Schützenberger, Anne Ancelin (1993) Aïe, mes aieux! Desclée de Brouwer, Collection La Méridienne.

Berne, Éric (1977) « Que dites-vous après avoir dit bonjour? » Évreux, Tchou Éditeur.

Bradshaw, John (1997) La famille et ses secrets : Ce que vous ne savez pas peut vous faire du mal Éditions Flammarion.

Langlois, Doris et Lise (2005) La psycho généalogie : Transformer son héritage psychologique, Les Éditions de l’homme.

Tisseron, Serge (1999) Nos secrets de famille, Ramsay.

Message de Lorraine Loranger
Dans une société qui confond vitesse et résultats, ceux qui apprennent à ralentir vivent mieux le présent dans toute sa capacité. Ma pratique propose plusieurs ateliers pour la gestion de stress: apprivoiser le récit de vie, la communication non-verbale et prochainement la relaxation sensorielle avec 16 thèmes différents sont parmi les plus utiles. Des conférences sur la gestion de stress sont disponibles sur demande.

Commencez chaque journée comme étant une nouvelle journée, trouvez votre destinée, croyez en qui vous êtes et en qui vous voulez devenir.

Créez la vie que vous désirez. Commencez votre trajet avec une démarche puissante en possibilités...celle d’une nouvelle vie…la vie que vous voulez…retrouvez votre pouvoir  pour prendre en charge votre destinée. 

Merci de soutenir la mission éducative de Lorraine Loranger en transférant ce communiqué à vos contacts intéressés.