lundi 9 juillet 2012

On ne naît pas violent, on le devient!

"On ne naît pas (un) soi, on le devient. Le soi est une construction, péniblement élaborée. Loin d'être toujours là, en attente de s'affirmer, c'est d'abord un cadre vide et ensuite une configuration mobile, en transformation permanente, que l'on ne fixe que par convention" (L'espèce fabulatrice-Nancy Huston, p. 23) 


Qui la le droit? (Patrick Bruel)
On m'avait dit :
"Te pose pas trop de question,
Tu sais petit c'est la vie qui t'répond,
A quoi ça sert de vouloir tout savoir?
Regarde en l'air et vois ce que tu peux voir"

On m'avait dit:
"Faut écouter son père"
Le mien a rien dit quand il s'est fait la paire
Maman m'a dit: "t'es trop ptit pour comprendre"
Et j'ai grandi avec une place à prendre

Qui a le droit
Qui a le droit
Qui a le droit de faire ça
A un enfant qui croit vraiment
C'que dise les grands
On passe sa vie à dire merci
Merci à qui? à quoi?
A faire la pluie et le beau temps
Pour des enfants à qui l'on ment

On m'avait dit:
"les hommes sont tous pareils
Y'a plusieurs dieu mais y'a qu'un seul soleil"
Oui mais le soleil il brille ou bien il brûle
Tu meurs de soif ou bien tu bois des bulles

A toi aussi j'suis sur qu'on t'en a dit
De belles histoires et pas que des conneries
Alors maintenant on se retrouve sur la route
Avec nos peurs nos angoisses et nos doutes

Qui a le droit
Qui a le droit
Qui a le droit d'faire ça
A des enfants qui croient vraiment ce que disent les grands
On passe sa vie a dire merci
Merci à qui? à quoi?
A faire la pluie et le beau temps
Pour des enfants à qui l'on ment

La souffrance des enfants
Ce texte d'une chanson bien-connue de Patrick Bruel m'a inspiré la lecture de témoignages sur la souffrance des enfants ayant vécu différentes formes de violence, celle qui laisse des traces sur des corps endolories, mais encore davantage... surtout celle qui provient des mots...des mots qui aggravent, des mots qui désabusent, des mots qui détruisent, des mots qui méprisent. Par ailleurs, les personnes violentes ont souvent toute une histoire derrière eux et ils méritent que l'on entende avec compassion ce qu'ils ont savamment gardé à l'intérieur d'eux pour se protéger.

On ne naît pas violent, on le devient! 
La violence est bien insidieuse parce que, dans un monde où des scènes de violence font partie de ce que l'on voit et ce qu'on entend à la télévision, dans les jeux-vidéo, dans les feuilletons et même en humour, on ne la reconnaît presque plus, à moins qu'il n'y ait beaucoup de sang comme disent mes petits-enfants, et encore bien moins si ce ne sont que des mots. La diffusion de productions à caractère violent donne un laxisme de plus en plus présent, qui fait que nous la banalisons constamment dans notre quotidien.

La violence des mots
Les propos blessants dans tout genre de dialogue sont monnaie courante dans certaines familles. Les adultes la cultivent pour marquer des points entre eux et l'entretiennent en pensant que leurs enfants ne la perçoivent pas, ni ne l'entendent. 

Les paroles blessantes laissent une empreinte sur leur coeur
Bien au contraire, plus ils sont jeunes, plus ils y sont sensibles car ils n'ont pas encore autant de filtres pour la banaliser ou la dissiper. Plus ils sont jeunes, moins ils comprennent ce qui se passe, mais les actes de violences et les paroles blessantes laissent une empreinte sur leur psyché. La violence conjugale peut aller à la violence physique, mais il faut reconnaître que, le plus souvent, elle est  psychologique, subtile, et difficile à cerner. Cette empreinte est tellement durable qu'il peut se passer de nombreuses années avant de ne pouvoir l'identifier et de pouvoir la nommer.

Comportement de violence psychologique 
Tous les enfants qui l'ont vécu sont affectés à différents degrés par la violence. Comment un enfant de cinq ans comprendrait-il ce qui se passe quand il entend son père dire à sa mère « T’es ben nounoune ! Va te mettre autre chose sur le dos, on voit que tu sais vraiment pas t’habiller »? On peut facilement imaginer que ce message sera pris pour une vérité et croira que sa maman ne sait pas s’habiller. Il n’a pas accès à l’interprétation des adultes selon laquelle il s’agit d’un commentaire dénigrant, désobligeant, d’un comportement de violence psychologique qui vise à contrôler la façon de se vêtir de sa partenaire.

Les enfants témoins de la violence conjugale
Certains auteurs parlent d’enfants témoins de la violence conjugale et non pas "victime" puisque l’enfant n’est pas la cible directe de la violence conjugale. Souvent, c'est sa mère qui l’est. Il n’en demeure pas moins que, dans tous les cas, des enfants exposés à la violence conjugale disent avoir ressenti une confusion et une détresse, ne sachant que faire. Même les silences et les bouderies font partie de gestes violents s'ils ont pour but de se couper de l'autre (qu'il sèche!)

La violence physique
La violence physique n’est pas nécessairement plus claire pour l’enfant. L'analyse qu'il fait, c'est que, s’il fait quelque chose de mal, il est puni. Quand il entend les reproches de son père envers sa mère et voit suivre les coups, sa mère a dû fait quelque chose de « mal » et si son père la « corrige », il peut trouver cela cohérent. Lorsqu'il perçoit les situations conflictuelles, il ne va pas nécessairement identifier la violence et savoir attribuer à la bonne personne, la responsabilité des gestes et des comportements violents.

Révisons la définition de la violence conjugale. En deux parties, la première se lit comme suit :

"La violence conjugale comprend les agressions psychologiques, verbales, physiques et sexuelles ainsi que les actes de domination sur le plan économique".

Le rapport de force
La violence conjugale s’installe habituellement au fil du temps, tellement que les victimes elles-mêmes ont de la difficulté à identifier cette problématique dans leur vie. En intervention, nous avons parfois de la difficulté à la dépister et les proches des victimes la reconnaissent rarement ou croient à tort qu'il s'agit d'un acte isolé.


Un rapport de pouvoir et de domination
Il faut traiter du second aspect de la violence conjugale, celle du rapport de pouvoir et de domination qui résulte de l’utilisation de comportements violents. Au fil du temps, la violence conjugale entraîne un déséquilibre du pouvoir dans le couple. Un des parents se retrouve en position de domination et de contrôle sur l’autre parent. Les enfants sentent ce rapport de pouvoir, percevant qui mène et qui détient le pouvoir. Sans être capable d’évaluer ce rapport de domination, ils tenteront de s’y ajuster.

Le stress, facteur à l'origine de la violence
Certaines violences ont à l'origine le stress, facteur déplaisant s'il en est un. La recherche sur la violence indique que l'agression est une réponse à la frustration et que c'est une technique apprise de recherche de solutions. La bonne nouvelle, c'est que si c'est une stratégie apprise, il est possible de la désapprendre, avec des efforts dans ce sens.

L'agression, la force de l'impuissant
L'agression comme réponse à la frustration est susceptible de se produire lorsque les conséquences sont peu ou pas douloureuses. Un homme qui rabroue sa femme devant des invités évite alors de se faire sermonner en retour. Pour plusieurs, la violence est une manière de contrer un sentiment d'absence de valeur et d'impuissance. 

Une faible estime de soi
Une personne avec une faible estime et un fort sentiment d'incompétence répond, soit agressivement ou à l'inverse, en déprimant, dirigeant la colère extérieurement ou intérieurement. L'hostilité, l'arrogance, la défiance et le mépris par des propos sarcastiques, abusifs, ont chacun un pouvoir destructif. L'apitoiement sur soi découle également de colère envers soi-même. Plusieurs personnes atteintes de dépression majeure sont en inhibition d'action. 

L'alcool exacerbe les comportements de violence
Les colériques font souvent portés aux autres leur situation et leurs sentiments. Il faut dire qu'il y a une différence entre la colère et l'hostilité, entre la colère et la violence, mais elles sont liées parce qu'elles se manifestent ensemble. La boisson exacerbe les comportements de violence parce qu'elle modifie la réalité et impaire le jugement.

La violence léguée à nos enfants
Les personnes stressées ne se séparent pas en deux, l'une pour la rage au volant et l'autre avec des règles de vie pour la famille. Si nous avons tendance à être hors de nous sur la route, les fuites de cette même violence trouveront issue lors des activités familiales. Évidemment l'école et la société peuvent s'ingérer, en donnant l'exemple, en gérant les situations d'intimidation, en faisant des publicités prônant la gentillesse et le respect de l'autre, mais si nous avons une violence intérieure non liquidée, nous l'extérioriserons et la léguerons à nos enfants.

Transformer les comportements destructeurs
Les enfants suivront l'exemple de papa et/ou de maman...Pourquoi fiston serait-il différent de sa maman, impatiente et toujours à l'affût de ses messages sur internet? L'immaturité émotionnelle qui incite à des comportements destructeurs est déclenchée par une accumulation de frustrations qui se libère par des propos malveillants ou rabats-joie. L'obstacle, pour s'en départir, a souvent à faire avec l'orgueil, n'étant pas conscient que toute cette violence pourrait être mis à profit pour agir sur les difficultés qui causent les surcharges d'émotions au lieu de les déverser sur les personnes qu'ils aiment. La violence est une négation du respect pour l'autre et de soi-même aussi.

Des attitudes enracinées comme moyens de défense
Le déni est l'arme de celui qui ne veut pas regarder ses attitudes enracinées comme moyens de défense quand il se sent impuissant et dépassé. Le déni permet de survivre. Tout le monde vit de la colère et la frustration mais certaines personnes ont un niveau de tolérance plus bas à cause de leur vécu.

À chacun de faire son bilan!

Message de Lorraine Loranger
Dans une société qui confond vitesse et résultats, ceux qui apprennent à ralentir vivent mieux le présent dans toute sa capacité. Ma pratique propose plusieurs ateliers pour la gestion de stress: apprivoiser le récit de vie, la communication non-verbale et prochainement la relaxation sensorielle avec 16 thèmes différents sont parmi les plus utiles. Des conférences sur la gestion de stress sont disponibles sur demande.

Commencez chaque journée comme étant une nouvelle journée, trouvez votre destinée, croyez en qui vous êtes et en qui vous voulez devenir.

Créez la vie que vous désirez. Commencez votre trajet avec une démarche puissante en possibilités...celle d’une nouvelle vie…la vie que vous voulez…retrouvez votre pouvoir  pour prendre en charge votre destinée. 


Merci de soutenir la mission éducative de Lorraine Loranger en transférant ce communiqué à vos contacts intéressés.

1 commentaire:

  1. Mon mari est inaccessible, c'est trop tard, il a quitté le monde des vivants. Avant qu'il ne mette le feu, nous nous étions disputé. Il n'a rien compris et c'est ça qui me rend dingue....Évelyne

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