vendredi 25 juillet 2014

L’éclosion du mental humain a lieu bien avant la naissance

L’éclosion du mental humain a lieu avant la naissance
Le nouveau-né est considéré un visiteur que l’on croit fraîchement émoulu dans son nouvel univers. Or, l’expérience vécue par le foetus permet de comprendre comment se forme le mental humain. Des personnes ont revécu leur naissance et certains aspects de leur vie in utéro. On a pu conclure dès lors que le « nouveau-né est à la naissance un organisme déjà capable de percevoir ».  Capable d’apprendre, de réagir, de se souvenir, ses capacités sont tellement aiguisées à la naissance que sa qualité de vie intra-utérine influence déjà sa vie future.

Les traces de la relation intra-utérine déjà établie avec sa mère
Le fœtus ayant déjà fait l’expérience de contentement (quand la mère vit une grossesse paisible) ou de tourment (par exemple, quand la mère est en deuil d’un autre enfant), l’enfant portera les traces de la relation intra-utérine déjà établie avec sa mère. Ce lien avec sa mère se développe lors de tous les stades de développement.

Les risques de malaises minent sa confiance en la vie
Ce lien sera renforcé ou évoquera des réactions d’anxiété ou d’angoisse. L’alcool, la drogue, l’inquiétude, la dépression augmenteront les risques de malaises minant ses possibilités futures et sa confiance en la vie. Invariablement, quand l’expérience in utero est globalement néfaste, le nouveau-né n’anticipera pas mieux du monde dans lequel il est projeté, celui-ci pouvant lui sembler hostile, voire même dangereux.

La capacité d'acquérir de l'estime de soi est compromise
Dans la petite enfance, tout enfant blessé dans son intégrité, méprisé, négligé, ignoré, humilié, rompu aux coups, aux privations dommageables, verra sa capacité, de s'épanouir, d'acquérir la confiance en soi, l'estime de soi, compromise. Or, comme le cerveau se construit entre 0 et 4 ans, il n’est pas rare qu’il garde les empreintes de ces traitements sans jamais se rendre compte que sa vie future est en péril.

Les répercussions sur l'enfant ayant subi la négligence et la violence
Les répercussions de la négligence et de la violence sont nombreuses. Logiquement, quand un enfant subit des mauvais traitements, par exemple, de la négligence, il devrait pouvoir être en colère contre celui qui le malmène. Il devrait avoir mal d'être ainsi traité. Or, l'enfant désire être aimé par son parent: il en est aussi dépendant. Dans cet état, il n'a pas d'autre choix que de supprimer sa douleur insupportable et de refouler ses sentiments. Étant donné sa dépendance, la réaction physiologique naturelle de fuite en cas de danger, lui est totalement interdite.

Les sentiments de colère refoulés sont enregistrés et emmagasinés
Dépendant, seul contre le pouvoir des adultes, il ira jusqu'en oublier le souvenir et pourra idéaliser ceux qui l’ont ignoré, bafoué, méprisé. Ainsi, plus tard, il n'aura plus aucun souvenir conscient de ce qu'on lui a fait. En parallèle, tous ses sentiments de colère, de tristesse, de détresse, d'impuissance, d'angoisse et de douleur refoulés seront durablement enregistrés.  Ce seront des stress emmagasinés. Les dépendances à l'alcool, au tabac, aux drogues, les troubles de l'alimentation, la dépression le guetteront.

Le transgénérationnel est à l’œuvre dans les relations familiales
Le transgénérationnel est fréquemment à l’œuvre dans les relations familiales. Certains, devenus parents à leur tour, se vengeront sur leur propres enfants. Sous le couvert de l'éducation, légitimée par la société, chaque occasion sera bonne pour déverser cette charge de haine et la violence marquera les liens familiaux.

L’incapacité de la figure maternelle à répondre à ses besoins
Une série d’études portant sur la transmission intergénérationnelle des patterns d’attachement ont démontré que le type d’attachement chez un parent au cours de la grossesse prédit de façon significative le pattern d’attachement de son bébé bien au-delà de l’âge de un an (Zeanah, 1996). Les résultats confirment les prévisions transgénérationnelles : l’enfant qui n’a pu bénéficier lors des premières années de sa vie d’une présence maternelle apte à favoriser l’apparition de liens d’attachement solides, (en raison de ruptures répétées ou de l’incapacité de la figure maternelle à être sensible à ses besoins, risque de devenir complètement détaché en se détournant peu à peu de la relation. Par contre, l’enfant ignoré pourra utiliser tout un stratagème pour tenter de s’attacher à son parent indifférent. Il en prendra soin, tentera d'être son consolateur, de combler ses besoins exprimés ou non pour se faire apprécier.

La répression des sentiments authentiques rend malade
La répression des sentiments authentiques rend malade. Ils sont réprimés par peur. Cette peur inconsciente ressentie par l'enfant peut l’accompagner toute sa vie s’il reste au stade du déni au lieu de la confronter.

Témoignage de Tanya :
« Longtemps, je me suis dit que je n’avais pas été battue, violée, donc, je n’avais pas le droit de me sentir aussi mal dans ma peau.
 Je n’ai pas de doute que ma mère m’aurait aimé si je n’avais débuté ma vie au moment où mon frère de deux ans s’est noyé. Malheureusement, mon père avait déjà quitté le domicile conjugal. Comme enfant de remplacement, je n’ai pas su faire ma véritable place et j’ai été déchue dans mon rôle, n’étant ni parfaite, ni mâle.
Ma mère se retrouva dans une situation quelque peu particulière, mono parentale et endeuillée. Mon mal-être a pris forme au travers de cauchemars et aux dires de ma mère de pleurs incessants jusqu’à mon entrée à l’école. Plus tard, je me suis repliée sur moi-même.
Je n’en veux pas à ma mère et je comprends que j’aie été une source de désarroi supplémentaire. Elle a réagi comme elle le pouvait. Mon revécu de l’accouchement maternel m’a laissé supposer que j’avais déjà la mort dans l’âme à ma naissance. Sans doute ais-je ressenti toute sa tristesse et je reconnais mon fond d’amertume profond qui ne m’a jamais quitté de ne pas l'avoir sentie près de moi, toute petite.
J’ai souvent eu le sentiment d’être bannie de ma famille, parce que différente. Je ne « fittais » pas dans ma famille. Petite dernière dans une famille de plusieurs beautés sans équivoque, délicate et souffre-douleur d’une famille qui me laisse peu de place, je suis sujette à beaucoup de moqueries. Je me sens laide, grosse, inadéquate et incompétente. Et puisque père et mère «m’abandonnent à mon sort », je m’abandonne aussi. Je ne me suis jamais lamenté sur mon sort, contrairement à mes sœurs qui se sont « mises en frais de trouver les meilleures façons de plaire » dès qu’elles se virent seuls avec notre mère.
Dans ma vie d'adulte, j’ai beaucoup utilisé la séduction et la sexualité pour me ramener au moment présent-Ici et MAINTENANT. Je me suis mutilée pour la même raison. Par la suite, je me suis condamnée moi-même. En m’accusant moi-même de ne pas être facile à aimer, je me protégeais doublement de la douleur.
Devenir honnête sur le plan émotionnel n’a pas été facile : reconnaître le manque d’amour et d’implication de mes parents à mon endroit me demandait d’accepter une chose que je trouvais difficile à m’admettre. L’impact a été grave, en particulier dans ma haine de moi-même. Elle a été très destructrice, parce qu’elle était refoulée et dirigée contre moi-même.
Ma démarche m’a permis de marquer une distance nécessaire entre mes parents et moi. J’ai même pu admettre que les défauts de réponse de ma mère à l’égard de mes besoins provenaient de ses propres défensesElle ne veut pas nous raconter sa vie avant nous mais je sais que je n’étais pas en cause. Sa généalogie pourrait apaiser certains démons de notre histoire familiale. Je me promets de faire une telle recherche pour éviter de léguer ces tares familiales à mes enfants. 
Toutefois, cette reconnaissance et cette compréhension m’ont grandement libérée des affects négatifs que je portais envers moi-même. Je travaille à devenir un bon parent pour moi-même. Ma session de méditation posturale corporelle m’a apaisé énormément en ce sens que j’aurais voulu tout faire parfaitement et je m’en voulais dès que je n’y arrivais pas. Je suis plus relaxe devant mes faiblesses.

L’enfant se bat pour surmonter cette épreuve
À la relecture de son témoignage, on peut deviner que cette petite a fait preuve d’ingéniosité, de courage, d’une capacité d’anticipation remarquable pour surmonter ses épreuves. Autrement dit, les conditions pénibles dans lesquelles elle a été projetée à la naissance lui ont permis de gagner en autonomie. Cet accomplissement de soi capte en lui-même l’attention tout en mettant en relief la cruauté initiale. Son récit de vie fait état des répercussions sur sa vie actuelle.

Les conséquences du climat émotif de la mère
"Une mère qui n'établit pas de contact affectif, soit parce qu'elle est déprimée, soit parce qu'elle est psychotique, soit parce qu'elle est sans désir met son enfant dans une situation de solitude absolue"

S’emparer des difficultés de la vie pour une seconde naissance
Devenir auteur de soi-même et responsable plutôt que d’accepter d’être condamnée à l’impuissance, sans moyens de réagir demande de ne pas s’apitoyer sur son sort, mais de confronter ce qui a laissé des traces sur soi.

Cette confrontation avec les faits s’avère souhaitable
De façon symbolique, cette confrontation avec les faits entourant la naissance de Tanya s’avère souhaitable et essentielle pour rompre avec les liens de dépendances infantiles. Quand les séquelles de ce malheur contaminent encore aujourd’hui les rapports dans lesquels trempent les membres de cette famille, faire face à la musique inclut de s’avouer des sentiments habituellement inavouables. Tout le corps y participe alors que ceux-ci sont exprimés d’une façon qui va bien au-delà du simple effet de style.  La remise en question par rapport à soi-même permet de faire face à ses propres vérités.

L’honnêteté émotionnelle pour faire tomber le mur du refoulement
L’honnêteté émotionnelle est capable de faire tomber le mur de refoulement et de la violence de l'abandon maternel. La douleur de ne pas avoir été aimé n'est qu'un sentiment, lequel serait moins destructeur s’il était dirigé contre la personne qui a causé cette douleur. Dirigé contre soi, le sentiment de valeur personnelle sera remis en question et l’auto-mutilation pourra en être le symptôme le plus évident, comme dans l’histoire de Tanya.  

Le "récit de vie émotionnel" pour traiter la personnalité
Traiter la personnalité pour avoir une action durable sur la conduite symptomatique requiert un doigté non-envahissant de l’intervenant lors du « récit de vie émotionnel » et la patience du client qui fait progressivement des liens importants entre son histoire familiale et sa vie contemporaine.

La continuité relationnelle restaure le sentiment de valeur personnelle
La continuité relationnelle aide à restaurer le sentiment de valeur personnelle et de réduire le sentiment de honte associé à ces conduites d’autodestruction.


(1) Grenier Louise Les violences de l'autre: faire parler les silences de son histoire, Édition Québecor, 2008.



Message de Lorraine Loranger
Dans une société qui confond vitesse et résultats, ceux qui apprennent à ralentir vivent mieux le présent dans toute sa capacité. Ma pratique propose plusieurs ateliers pour la gestion de stress: apprivoiser le récit de vie, la communication non-verbale et prochainement la relaxation sensorielle avec 16 thèmes différents sont parmi les plus utiles. Des conférences sur la gestion de stress sont disponibles sur demande.

Commencez chaque journée comme étant une nouvelle journée, trouvez votre destinée, croyez en qui vous êtes et en qui vous voulez devenir.

Créez la vie que vous désirez. Commencez votre trajet avec une démarche puissante en possibilités...celle d’une nouvelle vie…la vie que vous voulez…retrouvez votre pouvoir  pour prendre en charge votre destinée.


Merci de soutenir la mission éducative de Lorraine Loranger en transférant ce communiqué à vos contacts.

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